GÉNÉRATION D'IMPACT. Les Affaires vous présente les leaders de demain de la deuxième cohorte de Génération d’impact, un programme de formation d’intrapreneurs chapeauté par la Jeune Chambre de commerce de Montréal et Fondaction, avec l'accompagnement du Pôle IDEOS-HEC Montréal.
Présentation
Nom: Audrey Edouard
Fonction: Consultante en stratégie - organisation et transformation technologique
Entreprise: PwC Canada
Âge: 28 ans
Questions-réponses
Les Affaires: Quel est le défi que vous souhaitez relever dans le cadre de Génération d'impact?
Audrey Edouard: Le défi que je souhaite relever dans le cadre de Génération Impact est la création d’un programme visant à former les professionnels issus de groupes sous-représentés à réseauter et à établir des relations influentes, dans le but de favoriser une gouvernance plus diversifiée et inclusive.
Ce programme vise à offrir les ressources et les outils nécessaires pour promouvoir l’équité sociale. Concrètement, le programme consiste à donner des formations et des occasions de réseautage spécifiquement adaptées aux besoins des personnes issues des groupes sous-représentés pour mieux naviguer dans le monde des affaires.
Ainsi, l’objectif de ce programme est d’aider chaque professionnel à surmonter les obstacles et à accéder à des postes de leadership au sein des organisations. Ce projet donne la possibilité à chaque individu d’atteindre ses ambitions par son travail et son mérite, peu importe son origine sociale et ethnique. Ce programme s’inscrit dans une vision plus durable de justice sociale, permettant à chacun de réaliser tout son potentiel et de réduire les inégalités structurelles en accueillant une plus grande diversité au sein de sphères d’influence et de décision.
L.A.: Qu'est-ce qui vous a poussé à vouloir agir sur ce problème?
A.E.: Dans une quête proactive, je me suis engagée à déceler les entraves à l’ascension sociale des minorités visibles et sous-représentées, tout en explorant des voies concrètes pour atténuer ces barrières et rapprocher leurs ambitions et le monde des affaires.
Il est patent que l’absence de diversité dans les hautes sphères décisionnelles constitue l’une des principales barrières à la progression des groupes sous-représentés dans le domaine des affaires. Selon moi, l’accès aux réseaux professionnels représente l’un des défis majeurs auxquels se heurtent les minorités visibles et autres groupes marginalisés. Plusieurs raisons expliquent cet écart grandissant, notamment le défaut de connexion avec les réseaux établis et les préjugés tenaces au sein de certains milieux professionnels.
Les données corroborent le fait que les minorités visibles font face à d’importantes entraves dans leur avancement professionnel, en grande partie en raison de l’accès limité aux réseaux d’influence. Or, il est évident que le réseau professionnel joue un rôle déterminant dans la réussite en milieu professionnel. Consciente de cette réalité, j’ai estimé crucial que le programme fournisse les outils et les ressources nécessaires.
À long terme, l’objectif est de progressivement abolir les obstacles sociaux et professionnels, afin de favoriser une réelle équité tant sur le plan social que professionnel. Cela implique un travail continu et coordonné à divers niveaux, avec des politiques gouvernementales, des initiatives communautaires et des changements culturels concertés. Investir dans l’éducation, promouvoir la diversité et l’inclusion sur le lieu de travail, ainsi que créer des occasions économiques équitables pour tous, constituent des jalons essentiels dans cette démarche.
Je suis convaincue qu’il est de notre devoir de construire un avenir dans lequel chaque individu, quelle que soit son origine, puisse jouir des mêmes chances de succès.
L.A.: Qu'est-ce que ça prend d'après vous pour être un bon intrapreneur?
A.E.: Selon moi, pour être un bon intrapreneur, il faut plus qu’une simple liste de compétences. Cela demande une passion ardente pour le changement et une volonté inébranlable de repousser les limites.
En effet, c’est dans la capacité à inspirer les autres que réside la véritable magie de l’intrapreneuriat. Il ne s’agit pas seulement de vendre une idée, mais de semer une graine d’espoir dans l’esprit de chacun, leur montrant qu’un avenir meilleur est possible si nous osions agir ensemble.
Dans cette aventure collective, la résilience est notre bouclier contre les tempêtes qui peuvent surgir. Chaque obstacle rencontré est une occasion de prouver notre capacité à nous relever et à trouver des solutions innovantes. C’est dans ces moments de défi qu’il est primordial de trouver des alliés et de savoir fédérer.
Et surtout, n’oublions pas l’importance de l’empathie. Pour créer un changement véritablement significatif, nous devons comprendre les besoins et les aspirations de ceux que nous cherchons à servir. Le succès réside dans notre capacité à nous connecter avec les autres, à les écouter avec attention et à agir avec compassion.
Ensemble, en travaillant avec courage et détermination, nous pouvons construire un avenir où l’innovation et la collaboration sont essentielles à chaque entreprise. En adoptant ces valeurs, nous libérons notre plein potentiel et créons un héritage durable pour les générations à venir..
L.A.: D'après vous, quels sont les grands défis du monde des affaires du Québec inc.? Qu'est-ce qui doit demeurer sur leur radar?
A.E.: Dans un Québec économique en mouvement perpétuel, les entreprises font face à des défis de gestion de leur main-d’œuvre, bouleversée par la mondialisation et la modernisation. L’une des clés de leur succès réside désormais dans la prise en compte du bien-être de leurs employés, devenu une priorité stratégique indéniable. En effet, investir dans le bien-être se traduit par une meilleure productivité, une rétention accrue des talents et une réputation renforcée.
Mais le bien-être va au-delà des simples programmes de santé et de bien-être. Il exige une culture d’inclusion et d’équité des chances, reconnaissant et surmontant les obstacles systémiques. En favorisant l’accès équitable aux postes de leadership, les entreprises québécoises renforcent non seulement leur compétitivité, mais également leur contribution à une société plus juste et inclusive.
Cette évolution se conjugue avec l’émergence d’une nouvelle génération de travailleurs, attachée à son bien-être et en quête de sens dans son travail. Polyvalente, la nouvelle génération de travailleur offre une diversité de compétences et de perspectives, une richesse pour les entreprises prêtes à les accueillir. Pour répondre à leurs attentes, les entreprises doivent offrir des occasions de développement professionnel variées, favorisant ainsi un environnement de travail dynamique et propice à l’innovation.
En somme, les entreprises québécoises sont appelées à intégrer les valeurs d’adaptabilité, d’innovation, de bien-être des employés, de diversité et d’équité des chances dans leur culture organisationnelle. C’est en investissant dans le bien-être et le développement professionnel de cette nouvelle génération de travailleurs qu’elles assureront leur propre pérennité et contribueront à l’épanouissement économique et social du Québec.
Il est essentiel de répondre aux attentes de la nouvelle génération, pour assurer la relève des affaires.
L.A.: Si vous aviez une baguette magique, à quoi ressemblerait l'employeur idéal? Que ferait-il de différent de ce que vous observez sur le marché?
A.E.: L’employeur idéal est une organisation qui cultive une culture de l’innovation, qui embrasse le changement comme une occasion favorable plutôt qu’une menace, qui comprend profondément les besoins et les aspirations de ses employés. Cet employeur favorise une culture du mérite où les performances sont reconnues et récompensées équitablement.
Cette organisation est flexible et encourage la créativité et l’initiative tout en offrant un soutien et des ressources pour le développement professionnel et personnel de ses employés. En outre, elle encourage la diversité, l’inclusion et l’équité dans toutes ses pratiques et politiques, créant ainsi un environnement de travail où chacun se sent valorisé, respecté et motivé à donner le meilleur de lui-même.
L’employeur idéal serait un partisan de l’innovation organisationnelle, managériale et technologique.
Chaque employé est encouragé à atteindre son plein potentiel et où le changement est non seulement accepté, mais célébré comme une occasion de croissance. Cette entreprise comprendrait véritablement les besoins de ses employés, les soutenant à la fois professionnellement et personnellement pour qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel. Dans cette culture du mérite, les performances exceptionnelles sont non seulement reconnues, mais récompensées de manière juste et équitable. En favorisant la diversité, l’inclusion et l’équité, cette organisation crée un environnement où chacun se sent valorisé, respecté et inspiré à donner le meilleur de lui-même chaque jour.
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