En décembre dernier, Les Affaires dévoilait la création d'un tout nouveau salon de l'emploi dématérialisé à Montréal. Depuis, l'événement Portes ouvertes entreprises s'est précisé, et le projet est sur le point de voir le jour. Le 6 mai prochain en après-midi, des dizaines d'entreprises ouvriront leurs portes au grand public. Elles veulent d'abord se faire connaître et, pourquoi pas, attirer de nouveaux talents.
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«Il y a déjà 30 entreprises inscrites au programme, et il s'en ajoute tous les jours», affirme Christian Bélair, président et cofondateur de Credo, une firme d'accélération de projets à impacts sociaux qui organise l'événement. Au total, Christian Bélair croit être en mesure d'attirer une cinquantaine d'entreprises.
Le concept est simple. D'abord, un participant choisit la ou les entreprises qu'il désire visiter. Cela, selon ses intérêts, ce qui le rend curieux, ou encore l'endroit où il aimerait travailler. Puis, il s'inscrit en ligne, puisque les places sont limitées. Les entreprises offriront des plages de visite entre 12 h et 17 h, le 6 mai 2016.
Parmi les sociétés inscrites, on retrouve des traits communs : l'accent est mis sur la créativité et la technologie. «Je découvre plein d'entreprises étonnantes, dit M. Bélair. Il y a plusieurs secrets bien gardés à Montréal. On connaît trop peu ce qui se fait de bien chez nous. Nous, on veut mettre ça en lumière. Quels sont nos talents ? Où se trouvent-ils ?»
Pour cette première édition, il n'y a pas de coûts exigés auprès des entreprises participantes. Néanmoins, Credo réfléchit à la possibilité d'exiger des frais, bien que modestes, aux participants. Simplement pour s'assurer que les gens ne s'inscrivent pas sur un coup de tête, privant du coup les participants de places limitées.
Du contenu dans des contenants authentiques
Une start-up, par exemple, est libre d'organiser l'événement qui lui convient en ses murs pendant cet après-midi. L'important pour les organisateurs de Portes ouvertes entreprises, c'est que les visiteurs vivent une expérience, et qu'ils la vivent là où ça se passe vraiment.
«[En participant], on veut faire connaître notre existence et nos services», explique Gabrielle Madé, chef, analyse et développement numérique, chez Slingshot, le petit dernier d'Attraction Média, qui se spécialise dans la représentation et la production des «youtubeurs», ces stars de la plateforme de partage vidéo YouTube.
«C'est du rayonnement, du réseautage, et parce que nos besoins en RH explosent, on recherche aussi des gens passionnés pour travailler avec nous. Nous allons organiser deux présentations, avec une trentaine de places pour chacune», poursuit-elle.
PixMob ouvrira ses portes lors de l'événement. La montréalaise spécialisée dans la conception d'objets connectés, comme des bracelets qui s'illuminent lors de concerts, tient à se faire connaître.
«On est très fier d'être Montréalais et Québécois, dit Simon St-Germain, directeur, communications et marketing. On est devenu un joueur important, on veut se faire connaître du milieu des affaires. Et nous aussi, on a des besoins en matière de recrutement de talents.»
La PME veut accueillir de deux à trois cohortes composées d'une dizaine de personnes chacune. Quant au contenu de leur présentation, de «l'expérience» qu'elle veut offrir, l'équipe songe même à présenter un démo d'un nouveau produit.
La mort annoncée des foires de l'emploi
À terme, pense Christian Bélair, les traditionnelles foires de l'emploi tomberont. «Mais je crois que ça se fera progressivement. Oui ces salons-là, c'est un "one-stop shop", mais ça ne montre pas l'environnement de travail. Quand on cherche un emploi, on ne veut pas se présenter à un kiosque où les gens ne connaissent pas nécessairement l'entreprise [qu'ils représentent].»
«Moi, si je cherchais un emploi, je voudrais voir les lieux, ajoute Gabrielle Madé. Je n'aurais jamais le réflexe d'inscrire Slingshot à une foire de l'emploi. Je trouve que ce n'est plus adapté à la réalité d'aujourd'hui.»
Même chose pour M. St-Germain, de PixMob. «Je ne crois pas que l'on irait dans des grands salons de l'emploi classiques. Des événements ciblés, comme à Polytechnique ou à l'ÉTS [École de technologie supérieure], oui. Mais chez nous, le recrutement représente un défi particulier. Nous sommes à la recherche de compétences assez rares, des compétences dans des technologies très récentes. Et même si nous sommes sexy, Montréal, ce n'est pas Silicon Valley.»
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