«Beaucoup de nouveaux produits et gadgets technologiques sont lancés sur le marché sans être accompagnés de dispositifs de sécurité nécessaires. Ils deviennent populaires et sont donc des cibles attirantes pour les criminels. Il y a donc de nombreux secteurs porteurs pour cette industrie : la protection de l'infonuagique, les systèmes de paiement sans contacts, l'informatique judiciaire [digital forensics], alors que de nombreuses affaires juridiques comportent désormais un aspect numérique. Le nombre d'objets connectés est également appelé à exploser (caméras de surveillance, lecteurs de cartes d'accès, etc.), et il faudra analyser un océan de données», dit Benoît Dupont, professeur titulaire à l'École de criminologie de l'Université de Montréal.
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«Pourquoi je me suis lancé»
Ce que fait Fortem est unique au monde. Avec son logiciel Omniprésence 3D, l'entreprise unifie les capteurs issus de la sécurité physique, comme des caméras ou des capteurs, et les projette dans un univers en trois dimensions. Un peu comme dans un jeu vidéo.
«Hollywood réalise souvent des films, pensons à Mission impossible ou à La mort dans la peau (Bourne Supremacy), dans lesquels la CIA détient des centres de contrôle qui surveillent tout. Mais dans la vraie vie, ça n'existe pas. Nous sommes les premiers à le faire», explique Christophe Bouchaud, premier vice-président aux ventes de Fortem, de Montréal.
«On peut naviguer, à Montréal par exemple, en temps réel et voir toutes les données associées (comme les données sur une porte d'entrée). Je peux savoir si des mouvements ont été détectés ; par votre téléphone cellulaire, je peux vous localiser, et on pourrait faire en sorte que les pompiers et les policiers puissent communiquer entre eux.»
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À l'origine, les fondateurs, les frères Laforte, offrent leurs services de consultants en multimédia. Ils participent entre autres à l'élaboration de Google Earth et du logiciel Autodesk Maya, primé par un Oscar. Ils s'associent à Christophe Bouchaud en 2010, qui est issu du domaine de la sécurité physique, pour créer Omniprésence. Depuis, la croissance est spectaculaire.
«Après quatre années d'activité, on compte maintenant une cinquantaine d'employés répartis entre Montréal et Singapour. Notre croissance est largement supérieure à 100 % par an», affirme M. Bouchaud.
Fortem compte déjà de nombreux clients, comme l'aéroport de Calgary, le métro de Paris, l'École Polytechnique de Montréal, etc. Malgré tout, elle doit encore convaincre les clients d'adopter sa technologie. «Le plus grand défi, c'est l'éducation, croit Christophe Bouchaud. Il faut expliquer en quoi consistent nos avantages dans une industrie très morcelée et très conservatrice. Et puisque nos coûts ne représentent qu'une fraction des systèmes de sécurité traditionnels, ça ne plaît pas aux autres acteurs.»
Au Québec, trouver du financement est plus ardu qu'à Silicon Valley. Pour la troisième ronde de levée de capitaux, l'entreprise devra d'ailleurs se rendre au-delà de nos frontières.
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La clé pour démarrer
Surveiller les nouveaux produits dans les TI. Souvent, ils ne sont pas protégés adéquatement + Profiter de l'expérience montréalaise, la métropole étant un pôle multimédia, experte dans la modélisation en 3D + Insérer des innovations numériques dans la sécurité physique.
LES FAITS
9 milliards d'objets seraient connectés à Internet actuellement. D'ici 10 ans, ce sera de 50 milliards à 1 billion (soit mille milliards) - L'impact économique annuel d'Internet des objets pourrait représenter de 2,7 à 6,2 billions de dollars annuellement d'ici 2025 - L'interconnexion des appareils a augmenté de 300 % depuis cinq ans. Source : McKinsey Global Institute
FORTEM
Après quatre années d'activité, Fortem compte une cinquantaine d'employés répartis entre Montréal et Singapour, et connaît une croissance largement supérieure à 100 % par année.
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