Il est toujours un peu hasardeux de définir une génération encore adolescente, mais les gestionnaires se préparent maintenant à ajuster leurs pratiques pour accueillir la génération des 12-24 ans. C'est la génération Z, sauf au Québec, où les chercheurs du Cefrio l'ont baptisée C pour communication, collaboration, créativité et connexion.
Le désir entrepreneurial la caractérise aussi fortement : un sondage de l'agence publicitaire new-yorkaise Sparks & Honey démontre que 72 % des jeunes de cette génération souhaitent lancer leur propre entreprise.
«Pour les attirer et les retenir dans votre entreprise, vous devrez leur confier des projets spéciaux, leur offrir des défis, un climat de travail agréable et de la collaboration entre les équipes. Pour eux, le salaire vient après ces considérations», a expliqué Émilie Trempe, consultante de la firme de gestion des ressources humaines Proxima Centauri, à l'occasion d'une conférence à Québec le 26 janvier.
Si on a décrit les Y comme un peu arrogants et narcissiques, les Z paraissent plus altruistes : ils veulent avoir un impact social positif sur le monde. Plusieurs sont déjà engagés dans le bénévolat. L'économie du partage et de la collaboration les inspire. Ils sont moins dépensiers que la génération précédente, 56 % se qualifient d'épargnants (Sparks & Honey).
Aussi, ils ont besoin de flexibilité, le cadre du 8 à 5 ne leur convient pas : l'équilibre santé-famille-loisirs-travail est pour eux une valeur intégrée, alors que ça tient davantage d'une volonté chez les Y.
«Il faut être ouverts à leur manière de faire les choses, hors du cadre. En leur confiant un travail, plutôt que de leur dire comment le faire, il vaut mieux communiquer une attente de résultats et de délais», souligne Rémi Lachance, président de Proxima Centauri.
Ceux qui sont parfois surnommés screenagers ont besoin des technos pour se sentir bien ; ils adorent interagir, d'autant qu'ils sont nés avec les réseaux sociaux.
«La voiture a longtemps été le symbole de la liberté. Pour les jeunes d'aujourd'hui, c'est devenu le Wi-Fi», dit M. Lachance.
Oubliez la montre après 25 ans de loyaux services pour reconnaître leur apport à l'entreprise. Ils ne resteront pas en poste aussi longtemps et... ils ont besoin de rétroaction et de reconnaissance régulièrement, bien plus souvent que l'évaluation annuelle. Il s'agit en fait de reconnaître l'être humain devant vous, de s'intéresser à lui pour ce qu'il est, précise Émilie Trempe.
Et pour mobiliser les Z, il faut créer dans l'entreprise un monde auquel ils veulent appartenir, car leur perception est que le travail est un milieu de vie.
Il faut aussi songer à être transparent et à avoir un discours cohérent avec ses actions si on veut les avoir dans son équipe. Si on accorde des augmentations de salaire, les Z en discuteront : 65 % d'entre eux sont ouverts à en parler aux autres, alors que la moitié des 55-64 ans n'oseraient jamais le faire. Alors, soyez transparents quant aux critères qui guident vos choix si vous voulez garder un climat de travail agréable...
72 %: Le pourcentage des C qui veulent lancer leur entreprise. Source : Sparks & Honey