Le ministre des Finances, Raymond Bachand, soutient qu’il ne sert à rien d’être alarmiste quant aux résultats 2009 de la Caisse de dépôt et placement du Québec et prévient qu'il faut attendre de connaître les résultats officiels avant de porter un jugement sur sa performance.
Dans son édition de mercredi, La Presse révèle qu’après une performance désastreuse en 2008, l’année financière 2009 s’annonce difficile pour la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Questionné à l'Assemblée nationale ce matin, Raymond Bachand a invité les observateurs à la prudence. «À ce que je sache, il n’y a eu aucune annonce de résultat de la Caisse de dépôt qui fera son rapport à la fin février ou début mars normalement. Elle a réorganisé la gestion des risques, elle a réorganisé l’immobilier. Tous les parlementaires auront l’occasion dès le printemps d’avoir une commission parlementaire de quatre heures spécialement sur les résultats de la Caisse», a affirmé le ministre Bachand.
En entrevue à Radio-Canada, M. Bachand a dit ne pas s'attendre à ce que la Caisse surpasse les marchés cette année. «La Caisse était sous-pondérée en actions, et étant donné que les marchés boursiers ont rebondi fortement, les résultats de la Caisse ne seront certainement pas supérieurs à ceux des fonds de pension concurrents ou à ses pairs», a ajouté M. Bachand.
Une autre année de misère
L’an dernier, la Caisse a essuyé des pertes d'environ 40 milliards et la barre semble difficile à redresser puisque le rendement des placements de la Caisse devrait tourner autour de 5 ou 6% cette année, selon La Presse.
Le quotidien rappelle que la majorité des autres caisses de retraite canadiennes auront des rendements pouvant atteindre 12% en 2009.
Chaque fois que le rendement de l'institution baisse de 1%, le bas de laine des Québécois échappe 1,2 milliard $. Ainsi, un écart de cinq points comme celui prévu pour 2009 signifie que la Caisse sera privée d'un rendement d'environ six milliards de dollars.
Une prudence qui coûte cher
Cette nouvelle contre performance s'explique en partie par la traumatisante 2008. Il semble bien que la Caisse paie encore pour ses excès passés en termes de risque. Selon La Presse, l’approche instaurée par le grand patron de la Caisse, Michael Sabia, qui mise énormément sur la gestion du risque, a paralysé l'institution et réduit les chances d'obtenir un meilleur rendement.
À cette prudence accrue s’ajoutent les effets indirects du grand ménage décrété par la nouvelle administration qui aurait poussé plusieurs responsables à jouer de prudence, pour ne pas s'exposer à des sanctions en cas de mauvaises décisions. Le quotidien rapporte qu'à la fin du mois d'octobre, 24 des 135 personnes affectées au placement privé ont été remerciées ou sont parties à la retraite.
En 2008, la Caisse de dépôt et placement a affiché un rendement négatif de 25%, ce qui avait fondre de 40 milliards de dollars l'actif net de la Caisse. Les résultats de la Caisse seront rendus publics en février 2010 avec la publication du rapport annuel.