Le promoteur montréalais Broccolini a procédé, la semaine dernière, à l'inauguration de son deuxième bâtiment LEED Argent dans le Technoparc Montréal, Campus Saint-Laurent. Un bâtiment de 129 310 pi² qui établit une nouvelle marque dans le secteur.
«La construction du bâtiment de cinq étages s'est déroulée en treize mois, soit six mois de moins que nécessite en général ce type de projet», explique Roger Plamondon, vice-président principal, développement immobilier et acquisitions chez Broccolini. La construction a eu lieu de février 2014 à mars 2015.
Des 28 bâtiments construits depuis 1995 dans le secteur Saint-Laurent, c'est le premier, toute proportion gardée, à voir le jour aussi rapidement, signale Mario Monette, président de Technoparc Montréal. «Cet exploit est d'autant plus remarquable qu'il a été réalisé dans un secteur qui affiche un des cadres réglementaires les plus exigeants du Québec», dit-il.
Ce secteur de l'arrondissement Saint-Laurent, qui a la particularité d'exiger des bâtiments conçus pour accueillir des entreprises aux activités innovantes, a pris le virage du développement durable dès 2009. Outre le choix des matériaux qui doivent être éconergétiques, ce secteur exige un aménagement extérieur devant comprendre au minimum 40 % d'espaces verts.
Un échéancier serré
Chez Broccolini, on avoue que l'échéancier a bien failli être perturbé. L'entente avec le principal locataire, l'entreprise pharmaceutique Hospira, était de livrer rapidement le rez-de-chaussée et le deuxième étage pour lui permettre d'entamer ses travaux d'aménagement intérieur. «En cours de route, l'entreprise a décidé qu'elle voulait plutôt emménager au cinquième et dernier étage. Cela nous a forcés à réaliser les travaux des étages supérieurs du bâtiment plus rapidement que ce que nous avions prévu», rapporte Roger Plamondon. Pour gagner du temps, Hospira a d'ailleurs confié à Broccolini l'aménagement de ses travaux intérieurs. Ce n'était pas prévu non plus au départ.
Pour le reste, Broccolini, qui compte plus d'une trentaine de bâtiments LEED à son actif, disposait de l'expérience d'un premier bâtiment construit dans le secteur. Ce qui a beaucoup aidé. «Une communication sans relâche entre notre équipe de construction et les sous-traitants a aussi facilité l'exécution des travaux», dit-il.
Miser sur des matériaux locaux
Le choix des matériaux a également joué un rôle dans le respect de l'échéancier. «Sans compromettre le design, nous avons privilégié des matériaux de construction provenant à plus de 85 % du Canada pour éviter tout retard de livraison», indique Viviane Zhang, gestionnaire du projet chez Architecte 49, une firme de Montréal. Les plans ont aussi été dessinés en privilégiant des mesures standard, pour éviter les délais qu'auraient pu occasionner des matériaux faits sur mesure, précise-t-elle.
La conception des plans architecturaux a, elle aussi, été plus rapide qu'à l'habitude. «Un tel projet nécessite généralement de quatre à six mois pour la réalisation des plans. Nous avons effectué la tâche en deux mois», soutient Bruno Verenini, directeur principal de la firme Architecte 49. La firme a misé sur la conception intégrée qui a réuni les architectes, les ingénieurs, le promoteur, y compris le principal locataire, Hospira, à la même table tout au long du processus de création avant la première pelletée de terre.
En plus d'avoir 40 % d'espaces verts, y compris un toit vert qui occupe le tiers de la superficie, le bâtiment comprend une cafétéria, un gym, des douches, une terrasse, des bornes de recharge dans le stationnement et des supports à vélos. Outre Hospira, Innomar Strategies - un fournisseur de services dans l'industrie pharmaceutique et une division d'AmerisourceBergen Canada - figure parmi les locataires. Plus de 60 % du bâtiment a déjà trouvé preneur.