Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec demande formellement au gouvernement Marois la tenue d’une enquête publique sur l’octroi des contrats publics en TI. La présidente Lucie Martineau a écrit au président du Conseil du Trésor pour réclamer l’élargissement du mandat de la Commission Charbonneau.
«Les ingrédients sont les mêmes qu’au ministère des Transports : la concurrence est limitée à quelques firmes, la dépendance envers les firmes privées est importante et les coûts ont explosé», a affirmé Mme Martineau pour appuyer sa demande.
La présidente du SFPQ a indiqué que ce constat, que le syndicat a commencé à se faire à l’occasion d’une entrevue avec Les affaires en octobre, a été renforcé par le dépôt du rapport du vérificateur général en novembre. Ce dernier faisait ressortir plusieurs lacunes dans la gestion des contrats en TI : estimation de coûts et définition de besoins sans documentation, contrats attribués selon des taux journaliers, donc faisant porter tout le risque sur l’acheteur de services, et rémunération supérieure à celle prévue dans les contrats.
Concernant la rémunération, les comparaisons répertoriées par le SFPQ montrent qu’il en coûte presque deux fois plus cher en moyenne pour faire exécuter des tâches récurrentes (et non des projets particuliers nécessitant une expertise de pointe) par les firmes privées plutôt que par les employés du gouvernement. Le recours à la sous-traitance a d’ailleurs explosé, passant de 26% en 1996-1997 à 55% aujourd’hui selon le vérificateur général. Ailleurs au Canada et dans le monde, ce taux varie de 8% à 24%.
Le SFPQ juge la situation très préoccupante. Il a rencontré la première ministre Pauline Marois le 18 décembre à ce sujet, dont il fait une priorité pour 2013.
«Nos échanges avec Mme Marois et le président du Conseil du trésor Stéphane Bédard nous donnent confiance. M. Bédard promet d’agir», a souligné Mme Martineau, en espérant qu’il donne suite à sa demande d’enquête publique, ce qui lui semble le seul moyen de faire un vrai ménage et d’apprendre des erreurs du passé.
M. Bédard réagira à la demande en milieu d’après-midi.