«Ce sera un peu notre Biennale de Venise, mais numérique», lance sur un ton un peu humoristique Marie-Claire Dumas, directrice générale de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal. L'organisme est à l'origine du Printemps numérique, un nouveau «festival des festivals» qui se tiendra chaque année, à partir de 2014, de la mi-mars à la mi-juin.
En fait, la CRÉ se défend bien d'avoir inventé quoi que ce soit. Il existe déjà beaucoup d'événements plus ou moins discrets à Montréal dans le domaine de l'art numérique. Mais ils sont dispersés et, dans certains cas, seuls les initiés sont au courant. L'idée de la CRÉ est de créer une vitrine qui regroupe les forces vives de ce secteur pour produire un effet palpable dans la population. Les spécialistes en marketing diraient «repackager un produit».
«Une de nos cinq priorités est la créativité. Comme nous sommes très bons dans le numérique, il nous fallait absolument travailler là-dessus», explique Mme Dumas.
Et le premier Printemps numérique démarrera sur les chapeaux de roue avec... 3 000 événements, qui se tiendront un peu partout à Montréal. Certains seront gratuits, d'autres payants. À lui seul, MUTEK, le festival international de créativité numérique et de musiques électroniques sans doute le plus connu, proposera 150 événements.
Beaucoup d'organismes sont déjà montés dans le train mis à leur disposition par la CRÉ : le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée d'art contemporain, la Société des arts technologiques, C2-MTL, TechnoMontréal, le Festival TransAmériques et de nombreux autres.
Par exemple, le Centre canadien d'architecture présentera une exposition sur les premières expériences en matière d'espaces interactifs et de production en 3D. La Biennale internationale d'art numérique proposera un parcours entièrement consacré à l'art numérique. Le Goethe-Institut présentera pour sa part un concept architectural unique au monde du collectif allemand Raumlabor Berlin.
«Le but est de positionner Montréal comme un des leaders au niveau international dans le numérique, explique Mme Dumas. Par exemple, on est déjà quatrième du monde pour les effets visuels. Mais c'est tellement éclaté qu'on ne voit qu'un arbre à la fois. Avec le Printemps numérique, on va voir toute la forêt. C'est bon pour l'industrie touristique, c'est bon pour l'emploi et c'est bon pour notre image.»
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19 M $ - L'an dernier, la CRÉ de Montréal a investi 19 millions de dollars pour remplir son mandat, selon cinq priorités : l'éducation et le savoir ; le développement social ; la créativité et l'innovation ; l'entrepreneuriat et les secteurs innovants ; l'environnement.