L'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) a finalisé mardi ses réglementations contraignant notamment les chaînes de restaurants et les pizzérias à indiquer le nombre de calories sur leurs menus pour combattre l'épidémie d'obésité aux États-Unis.
Ces nouvelles mesures devraient avoir d'importantes retombées en matière de santé publiques, estiment les autorités fédérales et groupes de protection de consommateurs.
«Les Américains absorbent environ un tiers de leurs calories en dehors de chez eux et souhaitent avoir des informations claires sur les produits qu'ils consomment», a souligné la patronne de la FDA (Food and Drug Administration), la Dr Margaret Hamburg, lors d'une conférence de presse.
«Indiquer les informations concernant le nombre de calories sur les menus des chaînes de restaurant et sur les aliments et boissons vendus dans les distributeurs constitue un pas important pour la santé publique qui pourra aider les consommateurs à faire des choix informés pour eux-mêmes et leurs familles», a-t-elle ajouté.
Ces établissements devront aussi indiquer, à la demande des consommateurs, le contenu des plats servis en graisses saturées, en acides gras trans, en cholestérol, en sodium, en glucides, en fibres, sucre et protéines.
Il a fallu trois ans pour finaliser ces nouvelles règles fédérales prévues dans le cadre de la loi Obama sur l'assurance maladie (Affordable Care Act) adoptée en 2010.
Elles vont s'appliquer aux chaînes de restauration et sociétés de distributeurs d'en-cas et de boissons comptant au moins vingt restaurants ou points de distribution sous la même enseigne.
Ces réglementations incluent aussi le popcorn et autres produits alimentaires vendus dans les chaînes de cinémas ou les parcs d'attraction.
Fardeau réglementaire
Mais les menus saisonniers ou spéciaux du jour ainsi que les condiments qui se trouvent souvent sur les tables et comptoirs en sont exemptés.
«Il s'agit de la plus grande avancée en matière d'informations nutritives pour les Américains depuis vingt ans», estime Margo Wootan, une responsable du «Center for Science in the Public Interest», une organisation influente de défense des consommateurs.
Ces nouvelles règles s'appliquent également aux boissons alcoolisées vendues dans ces restaurants, ce qui n'était pas prévu dans les premières propositions de la FDA.
En revanche, les cocktails dans les bars ne sont pas inclus, précise l'agence.
Ces réglementations prendront effet dans un an et vont probablement susciter des actions en justice de certains segments de l'industrie de la restauration, dont les épiceries et certains commerces de proximité qui vendent des plats à emporter comme des sandwichs et des salades.
Le groupement national des épiceries, la «National Grocers Association» a souligné mardi «sa déception» d'être soumis à ces règles de la FDA qui imposent «un fardeau réglementaire coûteux» à ses membres.
«Nos épiceries ne sont pas des restaurants et c'est la raison pour laquelle le Congrès ne nous avait pas inclus initialement dans la loi de 2010», fait valoir le groupement professionnel dans un communiqué.
Ces nouvelles réglementations fédérales sont l'aboutissement d'un mouvement en faveur d'un meilleur système d'information en matière de nutrition dans les chaînes de restauration. Ce mouvement a commencé dans certains États et municipalités, dont notamment New York, dès 2006 avec l'adoption de l'obligation pour les restaurants d'afficher le nombre de calories contenus dans leurs plats.
Au total, 18 États et villes ont adopté de tels standards conduisant la «National Restaurant Association», de concert avec des organisations de consommateurs, à chercher à promouvoir l'adoption de réglementations fédérales pour ne pas avoir à faire face à un patchwork de règles locales.
Plusieurs chaînes de restauration rapide, dont notamment McDonald's et Au Bon Pain, indiquent déjà le nombre de calories sur leurs menus figurant sur les tableaux dans tous leurs restaurants aux États-Unis.