Le Mexique connaît un véritable boom économique. S'il entretient déjà avec le Québec des échanges commerciaux importants, il reste beaucoup d'occasions à saisir pour les Québécois dans ce pays.
Le Mexique, c'est les vacances. Les plages sont paradisiaques, les complexes hôteliers sont abondants et le climat est exceptionnel. Mais au-delà des forfaits tout-inclus, des Mariachis et des cartes postales, ce pays est en voie de devenir une puissance économique d'envergure mondiale.
Pour consulter tous les articles de la série, cliquez ici
Si les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) sont incontournables lorsqu'il est question des économies émergentes, il serait sage de garder l'oeil ouvert sur notre partenaire latin de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
La croissance du produit intérieur brut mexicain dépasse largement la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Si, en 2009, son PIB a baissé à la suite de la crise financière (- 6 %), le Mexique a enregistré une croissance soutenue depuis 2010.
En 2014, l'OCDE prévoit une hausse du PIB mexicain de 3,7 %. En comparaison, le Canada s'est contenté d'une croissance de 3,2 % en 2010, de 2,6 % en 2011, de 1,8 % en 2012, et qui serait de 1,4 % en 2013. En 2014, l'organisme prévoit une croissance de 2,3 % de l'économie canadienne.
La zone euro, quant à elle, en arrache, alors qu'elle a affiché des progressions de 1,9 % en 2010 et de 1,5 % en 2011, tandis qu'elle s'est repliée de 0,5 % en 2012, et qu'elle reculera de 0,6 % en 2013. En 2014, on prévoit une croissance de 1,1 %.
En fait, si la tendance se maintient, le pays qui a vu naître la peintre Frida Kahlo devrait rapidement prendre du galon au sein du classement des économies mondiales. Alors que le Fonds monétaire international (FMI) le place au 14e rang en ce moment, la banque Goldman Sachs estime que d'ici 2050 le pays devrait occuper le 5e rang, après la Chine, les États-Unis, l'Inde et le Brésil. Il surclasserait de ce fait le Japon, la Russie, l'Allemagne et le Canada.
El récord de traités commerciaux
Autre atout de taille, le Mexique est le pays qui détient le plus de traités de libre-échange, soit 44. Ces ententes représentent un marché d'un milliard de consommateurs. Outre l'ALENA, aujourd'hui le plus grand marché mondial, Mexico a signé des accords avec l'Union européenne (UE), le Japon, Israël et est aussi l'un des membres de l'Alliance du Pacifique.
Au moment où Ottawa négocie son entrée dans le futur Partenariat transpacifique - potentiellement le plus grand espace de libre-échange du monde - le Mexique représente un allié de taille.
«Nous avons tous les deux un grand intérêt à entretenir et à renforcer la plateforme de production nord-américaine [afin de] tirer parti de l'établissement de nouveaux partenariats dans la région de l'Asie-Pacifique», a souligné par courriel Caitlin Workman, du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement du Canada.
¡ Bienvenidos ! Québécois
(Suite à la page suivante)
¡ Bienvenidos ! Québécois
Le Mexique est un partenaire économique majeur pour le Québec : le cinquième dans le monde et le premier en Amérique latine, selon les chiffres du ministère des Finances du Québec. Mais la balance commerciale se révèle défavorable pour la Belle Province. En 2012, nos exportations totalisaient 973,3 millions de dollars, tandis que nos importations s'élevaient à 3,9 milliards de dollars, une hausse de 15,5 % par rapport à 2011.
Pourtant, l'essor de nos produits exportés est exponentiel depuis le début des années 2000. «La valeur des exportations du Québec vers le Mexique a longtemps stagné, pour se chiffrer à plus ou moins 150 M$ par année, souligne Guy Massicotte, conseiller en affaires internationales et coordonnateur du pupitre Mexique au ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec, mais nous les avons quadruplées depuis une dizaine d'années.» D'ici cinq ans, le ministère espère voir le nombre d'exportateurs doubler.
Outre le déficit de notre balance commerciale, le Québec souffre d'un fort déséquilibre quant à la teneur qualitative de ses exportations en sol mexicain. Nos exportations de haute et de moyenne haute teneur technologique sont de 49 %, alors que celles qui se qualifient de moyenne faible ou de faible teneur sont de 51 %, selon le ministère des Finances et de l'Économie du Québec.
À l'inverse, le Mexique envoie en sol québécois environ 91 % de produits de haute ou de moyenne haute teneur, contre à peu près 9 % de produits de moyenne faible ou faible teneur technologique. Alors non, nous n'achetons pas seulement des bananes ou de la tequila, tant s'en faut.
La part québécoise des exportations canadiennes vers ce pays était de 18,1 % en 2012, selon le ministère des Finances et de l'Économie du Québec. Si ce résultat est supérieur à la part moyenne de la province dans les exportations canadiennes, soit 16,6 %, il n'en reste pas moins qu'il est inférieure à notre poids économique au sein de la fédération, qui est de 19,6 %, selon Statistique Canada. Bref, après le filon inexploité de la qualité de nos exportations, il y a aussi place à une amélioration quantitative.
Des occasions à profusion
Au moment où l'économie mexicaine connaît un boom sans précédent, il y a encore une foule d'occasions à saisir pour les Québécois. «C'est un pays qui représente beaucoup de potentiel pour nous, et on commence à le comprendre», explique Manuel Ribeiro, conseiller d'affaires principal chez Inno-centre, une institution sans but lucratif qui vise l'accélération de l'industrie québécoise de haute technologie.
D'autant plus que la classe moyenne mexicaine est la seule à s'enrichir en Amérique du Nord, indique une étude publiée par le Centre canadien des politiques alternatives en 2012. En prime, ce pays jouit présentement d'un «bonus démographique» : l'âge moyen de la population est de 29 ans et ils «commencent à peine à acheter des biens de consommation», indique M. Ribeiro.