L'Organisation mondiale de la Santé s'est alarmée jeudi des risques d'un développement rapide de l'épidémie d'Ebola à Port Harcourt, grande ville pétrolière du sud du Nigeria, où deux personnes sont mortes et un autre cas a été confirmé.
«Compte-tenu des multiples expositions à haut risque (des personnes contaminées), l'épidémie d'Ebola à Port Harcourt peut s'étendre plus largement et plus rapidement qu'à Lagos», la capitale économique nigériane, indique l'OMS dans un communiqué.
Jusqu'à présent Ebola a tué sept personnes au Nigeria, dont cinq à Lagos et deux à Port Harcourt, et le pays compte au total 18 cas confirmés (11 d'entre eux sont guéris et deux sous traitement à l'isolement).
Selon l'OMS, environ 60 personnes placées sous surveillance sont considérées comme à haut risque à Port Harcourt. Plus de 200 personnes au total sont suivies.
Port Harcourt est le centre névralgique de la production de pétrole du Nigeria. Plusieurs entreprises étrangères y sont installées, comme l'anglo-néerlandaise Shell, la française Total et l'américaine Chevron.
L'OMS a retracé l'historique des cas à Port Harcourt, une ville de plus de 3 millions d'habitants, et le résultat pourrait virer au scénario-catastrophe.
En effet le premier mort dans la ville, le 22 août, est un médecin - lui-même contaminé par un malade venant de Lagos - qui a continué de voir normalement ses patients dans une clinique privée pendant deux jours après avoir ressenti les premiers symptômes d'Ebola. Il a même opéré deux patients, relate l'OMS.
Alors qu'il était malade, ce médecin a reçu chez lui de nombreuses visites de sa famille et d'amis et célébré la naissance d'un bébé. Puis, lorsqu'il a été hospitalisé, des membres de son église sont venus lui faire un rituel de guérison avec une imposition des mains, selon l'OMS.
Ebola se transmet par contact avec les personnes malades, notamment par la sueur.
Une patiente de cet hôpital, une femme âgée, a été contaminée et est morte, avait annoncé mercredi le ministère de la Santé. Et la femme du médecin, elle-même docteur, a été contaminée et est soignée à Lagos.
L'épidémie d'Ebola qui frappe l'Afrique occidentale a fait plus de 1900 morts sur 3500 cas confirmés, selon le dernier bilan de l'OMS rendu public mercredi.