L’année 2024 promet davantage de stabilité et des perspectives intéressantes pour les investisseurs, selon IG Gestion de patrimoine, qui penche davantage vers un scénario de reprise économique mondiale que de récession. Les prévisions de Placements Mackenzie sont toutefois moins optimistes.
Bien que la forte inflation des dernières années, qui a atteint un pic de 8,1% en juillet 2022, demeurera source de préoccupation en 2024, les experts d’IG estiment que la phase de normalisation de l’inflation est bien entamée, ce qui suppose également une stabilisation des taux d’intérêt. Compte tenu de cette période de normalisation, les obligations devraient rapporter davantage grâce aux taux d’intérêt plus élevés, note l’institution.
Les investisseurs devraient également entrevoir les prochains mois avec optimisme, car les valorisations boursières attrayantes permettent d’espérer des gains. Si l’indice S&P 500 a généré des rendements élevés en 2023, cette performance inattendue a été concentrée dans sept titres technologiques à grande capitalisation (que IG surnomme les «sept magnifiques»). Dans l’ensemble, l’année 2023 n’a pas été favorable aux actions, juge la firme. Or, pour 2024, la perspective d’une reprise économique est encourageante pour les bénéfices, tout comme les valorisations attrayantes et la diminution des pressions inflationnistes. Les analystes d’IG estiment que la prochaine année nous réserve d’intéressants gains boursiers.
«En examinant les choses de plus près, nous pourrions constater de petits indices, ici et là, laissant entrevoir une issue meilleure que prévu, fait remarquer M. Petursson. Comme on le fait valoir dans nos perspectives, certaines données laissent croire à une évolution positive de l’économie américaine. En ce qui concerne l’activité manufacturière, les bénéfices, l’inflation et les taux d’intérêt, le pire est peut-être derrière nous. Les valorisations boursières sont attrayantes et devraient continuer de l’être, tout comme les rendements obligataires.»
Le Canada plus à risque
Les risques de récession aux États-Unis en 2024 ont diminué et une reprise semble désormais plus probable, selon les experts d’IG. L’économie canadienne semble toutefois davantage à risque de récession, étant donné que les hausses de taux d’intérêt ont habituellement une incidence plus immédiate sur la consommation de ce côté-ci de la frontière.
Plutôt qu’une grande récession généralisée, les prévisions d’IG mettent de l’avant le concept de «récessions tournantes», c’est-à-dire des situations dans lesquelles certains secteurs prospèrent pendant que d’autres sont malmenés. «Malgré cette incertitude sectorielle, les fondamentaux nous permettent de croire que nous nous acheminons vers une reprise économique mondiale plutôt que vers une récession», soutient Philip Petursson, stratège en chef des placements à IG Gestion de patrimoine. Chaque récession tournante entraîne souvent un renouveau en passant d’un secteur à un autre, ou d’un pays à un autre. Cela témoigne de la capacité d’une économie à s’autocorriger et à se remettre en marche.»
Ralentissement et volatilité, selon Mackenzie
De leur côté, les experts de Placements Mackenzie se montrent un peu moins optimistes, notamment en raison des tensions géopolitiques élevées qui contribueront à la volatilité au cours des prochains mois.
Les prévisions publiées par la firme au début du mois évoquent un ralentissement de la croissance mondiale en 2024, «à mesure qu’évolue la situation dans les économies développées par suite du sommet qu’a atteint l’inflation et que les grandes banques centrales approchent de la fin d’un cycle de hausse des taux d’intérêt de deux ans».
«Comme les consommateurs continuent de puiser dans l’épargne qu’ils ont accumulée durant la pandémie et que les dépenses gouvernementales sont en baisse, nos perspectives laissent entrevoir un ralentissement de la croissance en 2024», soutient Lesley Marks, cheffe des placements, actions à Placements Mackenzie.
Les prévisions d’IG Gestion de patrimoine et de Mackenzie se rejoignent néanmoins sur le rôle prépondérant que joueront les titres à revenu fixe dans les portefeuilles en 2024. Les analystes de Mackenzie jugent en effet que les taux obligataires élevés pourraient «propulser les obligations au cœur des décisions en matière de répartition de l’actif».
«Même si les hausses de taux cessent, à moins que l’inflation ne se normalise, les économies mondiales risquent de faire face à un contexte marqué par des taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps, estime Steve Locke, chef des placements, titres à revenu fixe et stratégies multiactifs chez Mackenzie. Les taux obligataires demeureront un thème économique important en 2024, en particulier pour les titres canadiens sensibles aux taux d’intérêt.»
La firme de gestion de placement croit cependant que le marché boursier pourrait lui aussi présenter des occasions plus tard au cours de l’année, dans un contexte de baisse des bénéfices. Certaines de ses occasions pourraient notamment provenir des efforts liés à la transition énergétique, comme la production et le stockage d’énergie solaire, la fabrication de véhicules électriques, le gaz naturel et la capture du carbone.
L’intelligence artificielle, l’économie axée sur l’expérience et le secteur de l’énergie représentent aussi des occasions de croissance et d’innovation intéressantes pour l’année à venir, selon Mackenzie.