TOURISME D'AFFAIRES ET D'AGRÉMENT. Comme partout ailleurs au Québec, il y a eu très peu d’événements et de festivals à grand déploiement dans la MRC du Granit en 2020. Pourtant, cette région frontalière, qui englobe la ville de Lac-Mégantic, n’a jamais reçu autant de visiteurs que l’an dernier. Et cet été s’annonce tout aussi prometteur.
Excursionnistes, randonneurs, baigneurs, pêcheurs, cyclistes, campeurs, kayakistes, motocyclistes… Ils ont été plus de 500 000, l’an dernier, à venir admirer les paysages truffés de lacs limpides et de hautes montagnes dont regorge la région de Mégantic. «C’est près de 100 000 visiteurs de plus qu’en 2019; un achalandage record», souligne Jean-François Ruel, conseiller en développement touristique à la Société de développement économique (SDE) du Granit. La présence de deux parcs nationaux — Mont-Mégantic et Frontenac — sur ce vaste territoire de 2800 km2 désigné Réserve internationale de ciel étoilé a largement contribué à cette performance historique. «Le Parc national de Frontenac a enregistré plus de 143 000 jours-visites entre le 1er avril et le 30 septembre 2020. C’est un bond de 25 % en comparaison avec la même période en 2019», signale Simon Boivin, responsable des relations médias à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Le Parc national du Mont-Mégantic, dont les activités liées à l’observation des étoiles et des Perséides ont été annulées, a malgré tout connu une hausse de 15 % d’achalandage avec plus de 101 200 jours-visites, ajoute-t-il. La Sépaq estime que chaque jour-visite représente 66 $par personne. L’achalandage des deux parcs représente donc des retombées de plus 16 millions de dollars pour la région.
La Zone d’exploitation contrôlée (Zec) Louise-Gosford, dont les deux secteurs bordent les montagnes du Maine, a, elle aussi, connu un achalandage sans précédent. «Ils ont été plus de 7000 randonneurs, deux fois plus qu’en 2019, à venir grimper le mont Gosford, le plus haut sommet du sud de la province, à 1193 mètres», mentionne le président de la Zec, Steeve Edwards. L’endroit a également dépanné de nombreux campeurs l’été dernier. «Même si notre territoire public ne dispose que d’une vingtaine de sites de camping rustique aménagés, la Zec a enregistré plus de 2200 nuitées en 2020, soit le double de l’année précédente.
Quelque 70 000 $seront d’ailleurs injectés en 2021 afin de rehausser les chemins d’accès à la Zec Louise-Gosford. Cet investissement permettra aussi l’ajout d’une ving-taine de terrains de camping pouvant accueillir de petites caravanes et de tentes-roulottes.
Des investissements qui portent leurs fruits
Les multiples impacts de la COVID-19 ont motivé des dizaines de milliers de visiteurs à choisir la région de Lac-Mégantic comme destination estivale. Il faut toutefois préciser que la MRC du Granit récolte ce qu’elle a semé.
Depuis deux ans, la SDE organise des petitsdéjeuners regroupant les principaux acteurs du milieu touristique. Ces rencontres qui ont lieu tous les deux mois (sauf l’été) se veulent une occasion d’échanger les bons et les moins bons coups.
Afin de mobiliser davantage les divers intervenants du milieu touristique de la région, le Centre de services scolaire des Hauts-Cantons proposera également dès ce printemps une formation gratuite de deux jours portant sur les principaux attributs de la région, fait savoir Jean-François Ruel.
Grâce à un fonds de développement pour des projets structurants, la SDE a également investi près de 400 000 $dans des projets d’infrastructures récréotou-ristiques, touristiques et culturelles depuis 2016. Quelque 165 000$seront aussi injectés ce printemps afin de bonifier les aménagements liés à la Route des sommets. «Un montant, insiste Jean-François Ruel, qui servira à payer principalement les matériaux pour améliorer les aires d’accueil et la signalisation.»La main-d’oeuvre, dit-il, sera fournie par les municipalités membres du circuit.
Devenu l’une des principales cartes de visite de la région, la Route des sommets est un réseau de près 200 km qui vise à faire découvrir les plus hautes montagnes du sud du Québec. Lancé en 2008, le projet n’a pas fini de prendre de l’ampleur. «Pour le moment, seulement la moitié des cimes des quelque 30 sommets de notre territoire sont accessibles par sentiers», fait remarquer Jean-François Ruel.
Selon lui, ce circuit, qui compte au moins quatre cimes de plus de 1000 mètres d’altitude pourrait, un jour, devenir une destination aussi prisée par les randonneurs que le sont les montagnes Blanches du New Hampshire ou encore le parc Adirondack dans l’État de New York.