RÉTENTION DE MAIN-D'OEUVRE. Avec près de 32 000 postes vacants à combler dans le secteur, les entreprises québécoises du commerce de détail doivent redoubler d’efforts pour maintenir leurs employés actuels en place.
Selon Manuel Champagne, directeur général de Détail Québec, le comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de détail, la situation concerne tout particulièrement les régions éloignées des grands centres, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec.
Pour plusieurs bannières présentes aux quatre coins du Québec, la fidélisation de la main-d’œuvre passe d’abord et avant tout par une expérience employé digne de ce nom. « Le commerce de détail est propice aux projets spéciaux, comme les concours de vente [une compétition en magasin entre employés pour augmenter les ventes], mais aussi la formation continue en entreprise, constate Julie Tardif, consultante en ressources humaines, conférencière et cofondatrice du cabinet-conseil Iceberg Management. L’idée est d’aller au-delà des chiffres de ventes et de répondre à la soif de sens et de plaisir des employés. »
Retour à l’école
Les exemples ne manquent pas à ce chapitre. À Mondou, qui vend des produits et accessoires pour animaux de compagnie partout au Québec — sa plus récente succursale a ouvert ses portes à Rivière-du-Loup en juin dernier —, on offre aux employés des formations sur la nutrition, les soins à prodiguer aux animaux, les produits offerts en magasin et le comportement des animaux, entre autres thématiques. Chaque cours de l’Académie Mondou est donné par des conseillers spécialisés en santé animale et en comportements canins et félins.
Même chose à Club Tissus, dont la mission est « de faire triper les passionnés de couture et de décoration » du Québec en encourageant le bien-être et le temps pour soi, peut-on lire sur le site web de l'entreprise. L’Académie de développement et leadership accompagne chaque employé pour qu’il soit sur son X dans ses fonctions. Pour ce faire, l’entreprise mise sciemment sur l’acquisition et le renforcement de compétences personnelles, comme l'amélioration de la confiance en soi et la saine gestion de ses finances personnelles. « La bonne ambiance [au travail] a également toujours été parmi les principaux facteurs de rétention dans le milieu », commente Manuel Champagne.
Et le salaire?
Contrairement à la croyance populaire, le salaire moyen dans le secteur du commerce de détail se situe au-dessus du seuil horaire minimum de 14,25$. C’est du moins ce que révèle une vaste enquête portant sur la rémunération pilotée par Détail Québec. À titre d’exemple, dans les 112 organisations interrogées à la grandeur du Québec, un conseiller à la vente touche en moyenne 22,55$ après les commissions et les bonis. De manière générale, les conditions de travail dans ce secteur se sont améliorées depuis le dernier coup de sonde du genre, en 2016.
« Le salaire est un levier d’attraction et non de fidélisation de la main-d’œuvre, rappelle cependant Julie Tardif. Les gens font l’effort conscient de quitter une organisation parce qu’ils y sont inconfortables. » Le détaillant québécois de meubles, de matelas, d’électroménagers et d’appareils électroniques et informatiques Tanguay l’a bien compris. Outre des salaires et des avantages concurrentiels, l’entreprise propose un environnement de travail stimulant et convivial à l’ensemble de ses employés, qui comprend une salle d’entraînement et une cafétéria sur place au siège social, à Québec.