Chaque année, un championnat extérieur de hockey de terrain peu banal anime le Parc technologique du Québec métropolitain. La dernière édition du tournoi, soit la quatrième, a vu une trentaine d'entreprises et 300 joueurs croiser le bâton. Il s’agit d’une des nombreuses activités qui permettent aux travailleurs des différentes entreprises de ce technoparc de Québec, situé près de l'autoroute 40, de se rencontrer et d'échanger entre eux.
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« Cela donne des occasions de réunir des équipes d’employés (…), de rencontrer d’autres entreprises et de socialiser avant et après les matchs», remarque Martin Thériault, président et chef de la direction de Eddyfi, une entreprise dans le domaine des technologies d'inspection, qui emploie une centaine de personnes à son siège social situé sur le site.
Si certains parcs d'entreprises aménagent des terrains sportifs pour permettre aux travailleurs de s'aérer l'esprit, le Parc technologique du Québec métropolitain a poussé le concept un cran plus loin pour davantage instaurer un esprit de collaboration.
« L'objectif ultime d'un parc comme le nôtre, ce n'est pas seulement d'attirer des voisins qui construisent des bâtiments les uns à côté des autres, mais aussi de créer une synergie entre eux », lance Nathalie Quirion, présidente- directrice générale de l'organisme sans but lucratif.
Visibilité accrue pour les entreprises
Outre le tournoi de hockey de terrain, des cours de CrossFit sont organisés pour les employés et des randonnées en raquette se réalisent dans le boisé des alentours, sans parler des clubs de marche et de course qui s'y sont formés. Le clou de l'année se déroule toutefois chaque mois de septembre : une fête réunit alors des centaines de travailleurs du site pour la « rentrée ».
« C'est utile pour les affaires. Ce n'est pas juste de la crème sur le gâteau. C'est quelque chose qui est aujourd'hui fondamentalement nécessaire dans les mœurs d'une entreprise technologique pour être concurrentiel à l'échelle mondiale », assure Mme Quirion. Elle ajoute : « Le fait de se connaître permet de gagner du temps, de changer des pratiques et de se faire des contacts ».
« Tout le volet social joue sur la rétention et l'attraction de talents », assure M. Thériault, tout en ajoutant que la présence d'Eddyfi dans le Parc permet d'avoir une meilleure visibilité auprès de la communauté du domaine des technologies « qui permet de créer une marque comme employeur ». Cette visibilité leur a aussi permis d'obtenir à quelques occasions des contrats de sous-traitance après des rencontres avec d'autres entreprises du parc.
La plupart de ces activités ont d'abord été organisées en interne. Puis, une fois celles qui ont connu le plus de succès identifiées, le parc a délégué l'organisation logistique à des sous-traitants et des gestionnaires d'événements. Au départ, en 2008, la direction du Parc a financé les activités. Mais depuis quelques années, la plupart d'entre elles s'autofinancent par la contribution des travailleurs ou des employeurs. Martin Thériault note que la masse critique d'entreprises offre la possibilité de débourser les frais nécessaires pour engager un formateur selon le cours désiré.
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Formations en commun
Il en va de même pour attirer un conférencier ou un avocat qui donnera une formation sur les enjeux de propriétés intellectuelles, par exemple. Car au-delà des loisirs, d'autres projets s'articulent autour du perfectionnement ou des besoins relatifs aux métiers. Certains groupes thématiques regroupent une fois par mois des professionnels du site dont les tâches ou les défis s'apparentent.
Karina Jackson, coordonnatrice des services administratifs et responsable des communications chez BD Diagnostic (BD Life Science) rencontre huit fois par année, à l’heure du lunch, des employés d’entreprises voisines afin de discuter sur l'expertise qui les réunit : le marketing et les communications. Dans ces réunions, elle affirme qu'il y a un partage d'expérience à-propos de la rédaction des communiqués de presse ou sur la façon de réaliser un lancement de produit, par exemple. « On a un projet ensemble de définir des lignes directrices au sujet des médias sociaux, raconte-t-elle. Les entreprises sont confrontés à ce phénomène, n'ont pas toujours de politiques pour encadre leur utilisation. Donc on s'est donné ce mandat. Chacun, en mettant à contribution ses expériences, on va tenter de fournir un guide qui pourrait servir à toutes les entreprises »
Ces réunions, ajoute-t-elle, permettent de mettre en commun les perspectives de multinationales, PME et microentreprises, toutes représentées sur le territoire.
Attirer les cerveaux
Avant de se lancer dans une initiative, la direction lance un coup de sonde auprès des entreprises pour trouver les activités appropriées. « On part du besoin des gens, dit Nathalie Quirion. On les accompagne et on bâtit les projets avec eux. On n'est pas des gentils organisateurs de Club Med. On n'est pas non plus une garderie. Ce n'est pas le nombre d'activités qui est important. Il faut doser, pour que les activités soient utiles, qu'elles ne soient pas simplement distrayantes, mais consolidantes ».
Une telle proposition, juge-t-elle, attire le type d'entreprises qui sont justement dans la mire du Parc technologique du Québec métropolitain. « On est dans une logique de gens qui travaillent beaucoup avec leur cerveau et qui recherchent un environnement intéressant », ajoute celle qui est aussi présidente de la division nord-américaine de l'Association des technopôles (IASP).
Martin Thériault approuve la pertinence d'une telle approche pour l'attraction et la rétention de la main-d'oeuvre. « J'ai déjà travaillé ailleurs dans le domaine des technologies, et je confirme que ça permet de bonifier notre offre en tant qu'employeur. Le genre d’activités offertes par le Parc, les employés dans le domaine du savoir et de la science en sont friands. »
- Superficie : 1 358 513 mètres carrés
- Nombre de bâtiment construit : 42
- Zone à des fins de conservation : 95 263 mètres carrés
- Superficie à développer : 180 416 mètres carrés.
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