Un texte de Daniel H. Lanteigne, ASC, C.Dir., CFRE, CRHA (pronoms: il/lui)
Alors que le compte à rebours vers la fin de 2022 est bien commencé, cette période de l’année a toujours été favorable, même en situation de crise sanitaire, à la générosité. Et les québécoises et québécois le sont assurément. En matière de cadeaux, oui. Mais également en matière de dons. Ainsi, nombreuses seront les fondations à déployer une stratégie de sollicitation à l’aube des fêtes. Votre boîte aux lettres (réelle ou virtuelle) devrait vous le confirmer.
Ces envois, un gaspillage de fonds?
Réponse courte et longue : non! Lorsque vous vous questionnez sur l’argent dépensé pour vous acheminer une enveloppe de sollicitation, vous pensez possiblement au coût de l’enveloppe, de la lettre, du timbre, de la brochure, etc. Et oui, il y a un coût. Mais cette dépense en est une d’investissement qui permet aux organismes de renouveler des donateurs, mais également d’en acquérir de nouveaux. Au final, les dépenses de papeteries sont rapidement remboursées par le simple fait que de nouveaux donateurs contribuent cette année et éventuellement dans les prochaines également. Une organisation philanthropique qui ne verrait pas à renouveler son bassin de donateurs en limitant ses coûts, c’est une organisation qui vie sur un respirateur artificiel. Soyez donc indulgents envers eux et permettez-leur d’aller chercher plus de financement.
Décembre, vraiment la période la plus généreuse?
L’ancrage du Mardi je donne au Québec a pris un certain temps, mais fait désormais partie des habitudes de nombreux organismes et donateurs. Il s’agit là du coup d’envoi dans le dernier effort annuel. Car alors que l’on a eu longtemps été conditionné à cotiser à nos REER avant le premier mars, la logique du 31 décembre s’applique pour les dons de bienfaisance. Mais croyez-le ou non, l’indice philanthropique des donateurs est passablement le même à l’hiver, au printemps et à l’automne selon une récente étude sur l’évolution de la philanthropie au Québec.
Qui soutenir?
Les causes sont nombreuses, je vous le concède. Mais elles sont aussi pertinentes. On compte près de 75 000 organismes de bienfaisance au pays, dont 14 000 au Québec. Et c’est sans compter les organismes communautaires qui n’ont pas nécessairement ce statut. Ainsi, vous avez l’embarras du choix. Car donner ce n’est pas tant une question d’argent, qu’une question de valeurs, de vécu, de confiance et de connexion.
Le choix de donner à un ou plusieurs organismes doit certainement avoir un alignement avec vos valeurs et vos engagements. Il peut aussi être lié à une situation que vous ou l’un de vos proches avez vécue ou vivez encore aujourd’hui. Et ultimement, c’est une question de confiance et de connexion en la mission, oui, mais souvent même avec les personnes qui travaillent dans ces organismes. Car la philanthropie demeure un secteur où des humains donnent à des humains.
Au-delà de l’argent
Il y a plusieurs façons de soutenir votre communauté. Il peut s’agir d’un don — élément vital pour fournir le carburant nécessaire aux organismes. Mais cela peut également prendre la forme de bénévolat. Et le bénévolat il peut se concrétiser en soutien direct, en expertise et même au niveau de la gouvernance. En anglais on réfère aux 3 T : Time, Treasure et Talent.
Alors d’ici le 31 décembre, regardez votre portefeuille, votre agenda et ce qui vous touche et faites briller votre indice philanthropique aux organismes que vous aurez choisi d’appuyer et qui ont besoin de vous maintenant, demain et tout au long de l’année.