La relève, la main-d’œuvre, le transfert des actifs, le prix des terres, la spéculation, les nouvelles technologies, les changements climatiques et la place du biologique représentent les principaux défis pour les agriculteurs du secteur Domaine-du-Roy dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
«L’agriculture joue un rôle majeur dans la société. Les gens n’en sont pas toujours pleinement conscients», constate Christian Taillon, président du Syndicat local de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Domaine-du-Roy.
Ce dernier souhaite qu’on valorise davantage le métier, et qu’on accompagne les jeunes qui désirent se lancer en agriculture.
«On est présentement en train de monter un projet de relève et de transfert afin de les aider. Actuellement, il y a trop d’intermédiaires et ça devient complexe, ce qui peut en décourager plus d’un», affirme-t-il.
Christian Taillon est toutefois optimiste pour l'avenir, puisque les programmes de formation générale dans les domaines de l’agriculture gagnent en popularité. «Depuis trois ou quatre ans, les inscriptions sont à la hausse. C’est une tendance qu’on observe», fait-il remarquer.
Des efforts collectifs
La moyenne d’âge des agriculteurs de la région s’élève à 54 ans. Or, dans la MRC Domaine-du-Roy, la moyenne d’âge est encore plus élevée, s’établissant à 56 ans. Le territoire du Domaine-du-Roy compte aujourd’hui près de 240 entreprises agricoles.
«Ce qui m’inquiète, c’est qu’un jour, ça devienne des terres détenues majoritairement par de gros investisseurs. Dans les cinq dernières années, 52% des transactions agricoles impliquaient des “non-agriculteurs”.»
Quant à la filière bio, elle subit le contrecoup de la hausse des prix des aliments, des taux d’intérêt, de l’inflation, alors que les consommateurs recherchent le plus bas prix pour leur panier d’épicerie. Mais Christian Taillon considère que le bio se porte quand même assez bien. C’est d’ailleurs dans Domaine-du-Roy que l’on compte le plus grand nombre d’entreprises bio, soit près d’une soixantaine.
«On a de gros défis, mais on a aussi une bonne agriculture et on est des leaders dans la région. Il faut que la société dans son ensemble aide l’agriculture. Je suis confiant aussi que les gouvernements vont nous écouter et offrir plus de soutien. Ça prend des efforts de tout le monde», conclut Christian Taillon.
Par Denis Hudon, Initiative de journalisme local