À 31 ans, Hubert Alexandre-Gingras est directeur déploiement du réseau d'accès sans fil chez Vidéotron, un secteur clé de l'entreprise de télécommunications. Entré chez le câblodistributeur il y a neuf ans, il a vite assumé des responsabilités qui débordaient l'aspect technique de son métier.
Cliquez ici pour consulter le dossier «Mois du génie»
Tout arrive en même temps pour l'ingénieur électrique diplômé de Polytechnique Montréal : il n'occupe son poste que depuis le début de janvier, et l'enjeu est de taille. Lancée dans le sans-fil avec retard par rapport à ses principaux concurrents, Vidéotron doit rattraper le temps perdu, d'autant que sur le marché des télécommunications, «le filaire, c'est saturé. Maintenant, la croissance vient principalement du sans-fil», dit Hubert Alexandre-Gingras. L'homme qui aime gérer ne manquera pas d'ouvrage dans les prochains mois.
Pas de quoi effrayer celui qui se décrit lui-même comme «un homme de défi». Arrivé depuis moins d'un an chez Vidéotron - quelques semaines à peine après l'obtention de son bac en génie en 2006 -, il accepte de superviser une équipe en intérim. C'était le coup d'envoi d'un parcours mené à l'horizontale, mais qui lui offre toujours plus de responsabilités et une meilleure connaissance des différentes unités de l'entreprise.
Réorganiser et revoir les processus
Il a commencé dans le réseau filaire. Embauché à titre d'ingénieur au soutien conception, il dirige une équipe de 10 personnes, révise les processus, revoit le partage des tâches. Après un nouveau passage comme ingénieur, il accède au poste de directeur conception du réseau filaire en 2010. «Partout où j'arrive, je réorganise, je revois les procédures pour essayer de faire mieux plus vite, pour moins cher. Quand j'étais directeur conception du réseau filaire, mon équipe et moi avons réussi à diminuer de 25 % les coûts opérationnels en moins d'un an», dit Hubert Alexandre-Gingras. Des résultats qui l'ont aidé à poursuivre son parcours au sein de Vidéotron et à faire aujourd'hui partie des cadres prometteurs de l'entreprise.
Ascension horizontale
Plus jeune, Hubert Alexandre-Gingras a hésité entre une carrière en gestion et le génie. Il cherche aujourd'hui à concilier ses deux passions. «J'aime comprendre comment les choses fonctionnent, et le génie est un domaine vaste, c'est ce qui me plaît. Mais quand on reste dans l'aspect technique, on ne voit qu'une facette des situations. Moi, j'aime aborder les problèmes sous leurs différents angles et trouver des solutions globales qui tiennent compte de l'aspect technique, du marketing, de l'organisation interne, etc.», explique le trentenaire qui a fait un MBA en 2011 à HEC Montréal pour acquérir une vision «à 360 degrés» des situations.
En effet, c'est clair pour lui : «Je ne veux pas être l'expert, mais plutôt m'orienter vers la gestion.» Bien sûr, le génie continue de lui servir, car «je ne pourrais pas faire ce travail sans comprendre la technique qui sous-tend le produit». Mais son objectif de carrière à moyen et long terme, «c'est de faire de la stratégie». Il considère ne pas avoir connu «une ascension fulgurante, puisque ma progression est plus horizontale que verticale», mais il s'en contente, car «ça m'aide à avoir une vision globale et à connaître les différents aspects de l'entreprise».
Bien qu'il ait déjà sa place dans l'entreprise, Hubert Alexandre-Gingras doit faire ses preuves pour avancer. «Les principaux atouts qui me permettent d'accéder aux postes qui m'intéressent, ce sont sûrement ma capacité d'innover, de toujours vouloir faire plus, mieux ; de motiver les équipes avec lesquelles je travaille ; de réfléchir globalement plutôt qu'à travers le prisme de l'expertise», estime l'ingénieur.