L'effet A n'est pas la première organisation à miser sur la mixité pour promouvoir l'avancement des femmes.
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Par exemple, les hommes comptent pour «facilement plus du tiers» de l'assistance aux événements organisés par la Gouvernance au féminin, selon Caroline Codsi, la fondatrice de cette organisation à but non lucratif. Lors du cocktail-conférence du 9 septembre, auquel a assisté Les Affaires, ils représentaient même «35 à 40 %» des quelque 220 participants.
Cette mixité résulte d'efforts entrepris il y a trois ans, alors que Mme Codsi commençait à inclure au minimum un homme par panel de discussion et à s'adresser à eux sur les réseaux sociaux et dans ses invitations. «C'est nécessaire pour la cause de les avoir avec nous. Ils doivent être sensibilisés, puisque ce sont eux qui ont le pouvoir de donner le ton, de mettre en place des politiques», explique-t-elle.
Le Réseau des femmes d'affaires du Québec (RFAQ) se veut lui aussi de plus en plus inclusif. Les activités nationales sont toutes mixtes, le comité consultatif est paritaire et au moins le tiers des 600 à 700 invités au gala annuel sont des hommes, soutient sa présidente, Ruth Vachon. «Les hommes réagissent super bien quand on les approche pour qu'ils s'impliquent ou participent aux événements. Il y en a beaucoup qui veulent changer les choses.»
La mixité est moins courante dans les sections régionales du RFAQ. On y invite des hommes dans une ou deux activités sur dix, ce que Mme Vachon attribue à une volonté des femmes de se retrouver. «Elles ont besoin d'échanger sur leurs défis, de rencontrer des femmes qui vivent les mêmes. Sinon, les autres réseaux sont là.»
La mixité de la Gouvernance au féminin et du volet national du RFAQ a de quoi faire rêver Pamela Jeffery, qui «adorerait» accroître l'assistance masculine au Réseau des femmes exécutives (WXN), un organisme national dont le siège social est à Toronto. Les hommes comptent pour environ le quart de l'assistance au dévoilement des 100 femmes les plus influentes du Canada, mais pour seulement 5 % des participants aux déjeuners-conférences. La fondatrice incite donc chaque membre à y inviter un collègue masculin. «Elles réagissent de deux façons. D'un côté, elles aiment le confort d'être seulement entre femmes. De l'autre, elles trouvent pertinent de faire vivre à un collègue l'expérience d'être minoritaire dans une salle.»
Les femmes occupaient 18 % des postes de haute direction au Canada en 2012. Source : Catalyst Canada