INDUSTRIE DE L'EMBALLAGE. Le commerce en ligne, foi de la firme Smithers Pira, représente à peine 5 % des quelque 850 milliards de dollars américains qu’a généré le marché mondial de l’emballage en matériels et équipements en 2018. « Pourtant, le cybercommerce est en voie, lui aussi, d’instaurer ses tendances en matière d’emballage écoresponsable. Et qui d’autres qu’Amazon pour partir le bal », indique Stéphan Berthiaume, représentant du PAC Packaging Consortium, section Québec.
Amazon, et plus particulièrement ses utilisateurs, en a marre du suremballage. Ce qui a incité le géant de la vente au détail en ligne à se doter de nouvelles politiques pour ses procédures d’emballage. Afin d’éliminer le surplus de matière (carton, plastique, styromousse…) et améliorer l’efficacité de l’expédition, Amazon exigera que certains produits soient livrés dans ses centres de traitement des commandes dans des emballages certifiés « Frustration-Free Packaging » (FFP). Le produit devra être prêt pour une livraison sans emballage additionnel.
Le programme FFP, qui a été lancé en 2007 sous forme d’adhésion volontaire, a permis à Amazon d’éliminer plus de 500 millions de boîtes et plus de 244 000 tonnes de matériaux d’emballage en dix ans. À elle seule, l’année 2017 s’est traduite par une réduction de 16 % de déchets d’emballage, soit l’équivalent de 305 millions de boîtes d’expéditions.
« Jusqu’au 31 juillet, Amazon offre un crédit de 1 $ US/unité aux fournisseurs qui auront fait homologuer leurs articles conformément aux consignes de son programme d’emballage «sans frustration». À partir du 1er août 2019, le géant du commerce en ligne imposera une pénalité de 1,99 $ US/unité aux fournisseurs pour les colis non certifiés », explique Jocelyn Legault, directeur des services techniques chez Emballage Cartier.
En mai dernier, l’entreprise de Saint-Césaire est devenue la troisième société canadienne, la première au Québec, à être admise au sein du groupe exclusif des laboratoires ISTA (International Safe Transit Association) reconnus par Amazon. La PME de 75 employés est également devenue membre du réseau APASS (Amazon Packaging Support and Supplier Network). « Nous devenons ainsi un partenaire privilégié pour les entreprises québécoises qui vendent en ligne sur Amazon ou qui désirent le faire. Notre laboratoire peut tester et fournir des emballages qui respectent les standards de performance de ces deux certifications », soulève M. Legault.
L’entreprise, précise-t-il, a d’ailleurs procédé à l’achat d’un nouvel équipement spécialisé pour son laboratoire afin d’offrir l’ensemble des tests requis. M. Legault estime que cet investissement de plus d’un quart de million de dollars sera rentabilisé au cours des trois prochaines années.
Les nouvelles mesures d’Amazon ne toucheront pas immédiatement tous les produits. La société va commencer par les biens durables et autres produits de consommation populaires tels les vêtements, les chaussures, les jouets, les produits électroniques grand public, les articles ménagers et les couches. Ce sont principalement les gros articles (plus grands que 45,5 cm x 34 cm x 26,5 cm, ou 12,3 kg et plus) qui tendent à générer beaucoup de déchets d’emballage, qui seront concernés par les nouvelles mesures.