CATÉGORIE ENVIRONNEMENT - Spécialisée en environnement, la firme Tetra Tech a conçu et implanté un système qui permet de mesurer la quantité de composés organiques volatils (COV) dans l'air en temps réel et d'en atténuer la concentration. Une innovation qui pourrait modifier les façons de faire aux États-Unis et au Québec.
C'est en travaillant pour l'entreprise Knowlton Development Corporation (KDC), un fabricant de cosmétiques québécois, que Tetra Tech a développé ce système à la fine pointe. Pendant le processus d'achat de la new-yorkaise Kolmar, la firme était mandatée pour vérifier les risques environnementaux d'une telle transaction. « Le terrain situé à côté de l'usine présentait un important risque de contamination. On y avait même élevé un grand mur pour éviter de polluer le site voisin », explique Patrick Fournier, directeur de projet, Environnement chez Tetra Tech. « Nous avons découvert que le sol contenait une forte teneur en trichloréthylène (TCE), un produit volatil qui s'était accumulé sous le plancher de l'usine », précise-t-il. Toutefois, ces vapeurs cancérigènes ne se retrouvaient pas dans l'air du bâtiment où travaillent quelque 250 employés. « La situation posait toutefois un risque de fuite, ajoute-t-il. C'est pourquoi nous avons développé un système d'aspiration sous le plancher pour éviter toute exposition. Une fois capté, l'air est envoyé dans un réseau de conduites menant au toit pour être filtré, puis renvoyé dans l'atmosphère. » Le système compte 99 points de succion en sous-sol. De plus, des échantillonneurs sont installés dans huit endroits de l'usine et quatre sous le plancher. Les données ainsi recueillies servent à mesurer la qualité de l'air, en continu, explique M. Fournier. « Habituellement, il faut capter un échantillon d'air dans une canisse en métal pendant huit heures, l'envoyer au laboratoire et attendre les résultats. » Le système développé par Tetra Tech se révèle plus rapide et moins coûteux, générant des économies entre 20 000 $ et 30 000 $ pour KDC.
Ces données permettent aussi de s'assurer que les travailleurs ne sont jamais exposés au-delà du niveau acceptable de TCE, puisque le dispositif envoie des alertes en temps réel en cas de problème. « Nous avons également élaboré un plan d'action selon les concentrations enregistrées », détaille M. Fournier.
M. Fournier voit un fort potentiel à ce système qui permet d'éliminer tous les types de COV qui peuvent se trouver sous les immeubles. « Au Québec, il n'existe pas de règle à ce sujet. Mais c'est une pratique qui commence à apparaître.
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