Un texte de Jean Tremblay
FOCUS RÉGIONAUX. «On a beaucoup appris des deux dernières années. Malgré toute l’incertitude vécue et la complexité pour les entrepreneurs d’opérer, l’industrie touristique s’en est bien tirée, reconnaît Julie Dubord, directrice générale de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. Je ne pense pas que l’attrait pour la région va décliner, malgré les incertitudes reliées au prix de l’essence et les habitudes des Québécois des deux dernières années.»
Julie Dubord soutient que malgré les circonstances, l’industrie touristique va bien s’en tirer en 2022 en se démarquant des autres régions. «Les indicateurs sont positifs. Actuellement, tout porte à croire qu’on aura une excellente saison touristique estivale. Les réservations vont bon train. Il semble que ce soit similaire à l’an dernier.»
Elle affirme que les dirigeants en hôtellerie et camping notent que les réservations sont au rendez-vous. Une tendance observée, à pareille date, au cours des deux dernières années de pandémie. « On se rappelle que la clientèle québécoise a renoué avec le Québec. Nous pensons que cet été, ce sera la même chose et que les touristes vont décider de visiter le Saguenay–Lac-Saint-Jean », ajoute-t-elle.
Clientèle internationale
Toutefois, il n’en va pas de même avec les touristes en provenance de l’extérieur du Québec. «On va se croiser les doigts. Nous vivons encore une période d’incertitude. Cette clientèle demeure importante pour notre région. Souvent, la clientèle internationale procède à l’avance pour ses réservations. Au contraire, les touristes québécois décident souvent à la dernière minute le choix de leur destination.»
La directrice générale affiche toutefois un vent d’optimisme quant aux visiteurs étrangers. Elle explique que le retour des croisiéristes l’automne prochain semble insuffler un vent de fraîcheur à l’industrie touristique régionale, qui compte beaucoup sur ce type de touristes.
Incidence du prix de l’essence
L’impact de l’augmentation du prix de l’essence aura-t-il des conséquences sur les choix des touristes ? Julie Dubord affirme qu’il est trop tôt pour mesurer l’impact de cette hausse.
«Il y aura certes des incidences sur le comportement des touristes. On pense, entre autres, que la durée du séjour des familles qui se rendent dans notre région pourrait être plus longue. Un phénomène déjà quantifiable dans les réservations de places de camping.»
L’éloignement de la région par rapport aux grands centres urbains pourrait également fausser les cartes. «Les gens vont-ils accepter de se déplacer aussi loin pour leur séjour estival ? Nous avons tous les arguments pour démontrer aux touristes qu’on peut facilement passer plus d’une semaine au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Je fais le pari que c’est cette option que les touristes vont privilégier.»
Pénurie de la main-d’œuvre
Le manque de bras affecte d’une façon évidente la grande majorité des acteurs touristiques de la région. «Dans notre domaine, le facteur humain demeure très important. L’expérience client que l’on propose fait en sorte qu’on ne peut pas remplacer le travail de nos intervenants par des robots. Ça ajoute une pression supplémentaire à nos gestionnaires. Règle générale, nos entreprises touristiques sont petites. Les personnes qui les dirigent font office d’hommes-orchestres. Ils doivent souvent accomplir toutes les tâches de leur entreprise. C’est une préoccupation de tous les jours», selon la directrice générale.
À écouter aussi, notre balado au Lac-St-Jean: