La prise de risques est essentielle pour faire grandir et cheminer son entreprise, mais cela ne se fait pas sans une certaine dose de planification, et avec quelques défis en cours de route !
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C'est le mantra des dirigeantes réunit par Les Affaires au printemps dernier lors de la quatrième édition de l'événement Femmes Leaders. La conférence «Osez prendre des risques pour mieux innover et pour faire croître votre organisation» donnait la parole à Anik Shooner, architecte associée et cofondatrice de Menkès Shooner Dagenais Letourneux Architectes, Christiane Bergevin, vice-présidente exécutive, Partenariats Mouvement et développement des affaires, chez Mouvement Desjardins, et Louise St-Pierre, présidente et chef de la direction de Cogeco Câble Canada.
Pour Louise St-Pierre, prendre des risques rime avec oser. «Oui, en prenant des risques, on peut connaître des échecs, mais aussi des réussites, et on apprend ainsi des deux côtés.»
Oser, donc, sortir de sa zone de confort, se réinventer, soit «parce que la recette de l'entreprise n'est plus gagnante ou qu'on anticipe qu'il faudra faire un changement», ajoute Christiane Bergevin, qui participera, comme Louise St-Pierre, à la reprise de l'événement Femmes Leaders à Québec le 15 octobre.
Cliquez ici pour consulter le dossier Entreprendre au féminin Nouveaux projets ? Quelques défis
Mais qui dit prise de risques dit changements, et ceux-ci ne se font pas toujours aisément au sein d'une organisation. Les trois leaders ont abordé les embûches qui peuvent se présenter lorsqu'on tente d'implanter une nouvelle façon de faire ou de mettre en branle un nouveau projet.
«Des résistances au changement, il y en a en entreprise ! dit Louise St-Pierre, de Cogeco. Quand on change une pratique, il faut penser qu'il y aura des employés réfractaires, des gens qui embarqueront tout de suite ou d'autres qui attendront un peu pour voir comment ça se passe.»
Pour Anik Shooner, cette résistance au changement, normale, se règle par de l'écoute et de la communication. «Dès qu'on sent que ça cloche, il faut régler les non-dits, les malentendus, les malaises, qui ne sont pas productifs.» Louise St-Pierre renchérit : «Il faut amener les gens à prendre conscience que notre manière de faire ne fonctionne plus, et il faut écouter les idées des équipes multidisciplinaires. Les gens d'un service peuvent avoir des idées extraordinaires pour un autre service.»
Un autre facteur à prendre en compte si on veut plonger : la planification. On ne se lance pas dans le changement en improvisant, et les risques, bien calculés, se préparent.
Pour Louise St-Pierre, l'innovation se prévoit, se planifie. «Il faut prendre des périodes de recul, quotidiennes ou hebdomadaires. Si on ne prend pas ces moments-là, on ne prendra pas non plus le temps d'innover. Il faut le prévoir, et cela demande de la discipline.»
Cliquez ici pour consulter le dossier Entreprendre au féminin Un des autres défis de la prise de risques serait de concrètement passer de l'idée à l'exécution. «L'objectif doit toujours être ambitieux, dit Christiane Bergevin, de Desjardins, mais les gens comme nous doivent mettre en oeuvre l'exécution dans un certain délai. [La conception] doit être contrebalancée par une exécution planifiée et de petites victoires.»
Elle mentionne au passage que l'industrie des produits financiers, dans laquelle elle baigne mais dont les enseignements s'appliquent à tous les domaines, est championne de l'évaluation des risques. «On y pense parfois tellement que cela nous empêche de progresser ! Mais la gestion des risques est une façon d'améliorer nos projets. Les gens voient parfois cet aspect de gestion des risques comme une contrainte, mais un risque bien géré peut être une occasion de croissance.»
Comment passer de l'évaluation des risques au mouvement, sans sombrer perpétuellement dans le doute ? Pour Christiane Bergevin, le remède au doute excessif serait d'apprendre à gérer les succès, à les célébrer. «Il faut apprendre à bâtir sur les réussites. On ose ensuite à un autre niveau et on se donne la capacité de gravir quelques marches de plus.» Les succès antérieurs comme antidote au doute, finalement !
Entreprendre au féminin
Dans cette grande série, qui paraît toutes les deux semaines, nous vous présentons le parcours d'entrepreneures de tous horizons, nous examinons des enjeux liés à l'entrepreneuriat féminin, et nous donnons la parole à de grandes personnalités féminines du milieu des affaires québécois.
Présenté par Desjardins, Avec la collaboration de Femmessor, la Caisse de dépôt et placement du Québec et PwC.
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