Le secteur culturel québécois, durement frappé par la pandémie depuis 18 mois, dresse sa liste de demandes aux partis politiques fédéraux, notamment un supplément de revenu pour assurer la transition vers une «nouvelle normalité».
Une coalition de neuf associations québécoises, qui estime représenter 26 000 artistes et artisans du secteur culturel, a publié jeudi une liste de 15 demandes aux chefs de partis fédéraux. Ces associations représentent les écrivains, auteurs et scénaristes, les acteurs, les musiciens, les techniciens, les réalisateurs, les professionnels des arts de la scène et les journalistes indépendants.
Ces associations demandent notamment la création d’un programme de «soutien financier transitoire», géré par le Conseil des arts du Canada ou Patrimoine canadien, qui permettrait l’accès à un supplément de revenu pour les travailleurs du secteur culturel «qui continuent à faire face à des défis économiques causés par la COVID-19».
Le regroupement souhaite aussi que le gouvernement fédéral s’inspire de Québec pour combler les pertes de revenus des billetteries et «qu’il pallie les pertes importantes de revenus de bienfaisance», qui seraient en déclin sévère. On souhaite aussi que les travailleurs autonomes soient admissibles aux prestations d’assurance-emploi, puisque la pandémie a «démontré l’ampleur des failles du modèle actuel», selon les associations.
Les associations demandent que le gouvernement fédéral augmente les budgets des programmes dédiés à soutenir la production culturelle et audiovisuelle «afin de préserver la vigueur des industries et la spécificité canadienne». Les associations québécoises voudraient d’ailleurs que pour assurer plus spécifiquement la survie de l’écosystème francophone au sein du marché actuel, au moins 40% du financement octroyé par le Fonds des médias du Canada et Téléfilm Canada soit destiné aux productions originales francophones. Elles demandent d’autre part une hausse des budgets de Radio-Canada/CBC et de l’Office national du film.
Les associations du secteur culturel québécois souhaitent aussi que le gouvernement fédéral bonifie et adopte le projet de Loi modifiant la loi sur la radiodiffusion, mort au feuilleton aux Communes lors du déclenchement des élections, «afin que les multinationales étrangères soient soumises aux mêmes règles que les entreprises canadiennes de radiodiffusion».
Pour ce qui concerne les médias d’information, la coalition souhaite une enveloppe budgétaire dédiée aux entreprises de presse pour lutter contre la désinformation. Elle demande aussi que les ministères et organismes fédéraux confient aux médias canadiens leurs placements publicitaires, «afin de pallier l’exode de ces revenus vers les multinationales du numérique».