Hardbacon va lancer sa campagne de financement participatif sur Ulule le 9 février prochain et je commence à avoir peur.
Nous visons recueillir 10 000$ et, si nous ne l’atteignons pas, nous ne recevrons pas un sou et les contributeurs seront remboursés. Si un tel scénario venait à se produire, il faudrait en conclure que la demande pour notre cours en ligne sur l’investissement n’est pas aussi forte qu’on l’escomptait.
Objectivement, ce ne serait pas la fin du monde, puisqu’il n’a jamais été question que l’activité principale de Hardbacon soit d’offrir des cours sur l’investissement. Il s’agit d’un projet que nous avons mis en place pour répondre à un besoin exprimé par notre audience, tout en préparant le terrain pour le lancement de notre application mobile d’investissement. Cela dit, dans l’éventualité d’un échec de notre campagne, nous renoncerions probablement à lancer ledit cours.
Là où la peur entre en jeux, c’est en raison du message qu’un échec enverrait. Du moins, c’est une mise en garde que nous a adressée un investisseur: il nous a dit qu’il pourrait être difficile d’aller chercher du financement auprès d’anges financiers après une campagne de financement participatif finissant en queue de poisson. Et ce, même si l’échec n’aurait rien à voir avec notre appli mobile, qui constituera à terme la pierre d’assise de Hardbacon.
Si j’ai peur, ce n’est pas parce que nous ne sommes pas préparés, mais parce qu’on se jette dans l’inconnu. Nous avons convaincu 30 ambassadeurs bénévoles de nous donner un coup de main pour faire la promo de notre campagne, tourné une super vidéo et prévu plein de tactiques pour diriger des milliers de gens sur la page de notre campagne à partir du 9 février.
Je sais donc que je vais être capable d'atteindre un paquet de gens avec cette campagne. Le hic, c’est que le taux de conversion (le pourcentage de gens qui vont sortir leur carte de crédit et précommander notre cours après être tombé sur notre campagne Ulule) est difficile à déterminer.
Une personne bien informée m’a dit qu’on peut s’attendre à ce que 4% des abonnés à notre infolettre contribuent. Ce serait bien, car avec près de 4000 abonnés, ça pourrait vouloir dire 160 personnes contribuant en moyenne 50$ (la récompense la moins chère permettant d’obtenir le cours), pour un total de 8000$ sans tenir compte des contributions qu’on irait chercher via les médias sociaux.
J’ai trop d’expérience pour accorder beaucoup de crédit à de tels calculs de coin de table. Bref, je sais pertinemment que c’est un coup de dés.
Il n’est pas trop tard. Je pourrais reporter le lancement de notre campagne pour augmenter notre niveau de préparation. Par exemple, on pourrait utiliser ce temps pour agrandir notre réseau d’ambassadeurs, préparer plus de contenus promotionnels ou encore pour trouver des contributeurs corporatifs acceptant de participer à notre campagne dès le premier jour.
Je ne vais toutefois pas céder à la tentation de remettre à plus tard la campagne. Après tout, avancer à un rythme insoutenable pour les grandes entreprises est l’un des avantages concurrentiels les plus importants d’une start-up, et on ne maintient pas un tel avantage en évitant les risques.
Un travail souterrain
Pour être honnête, l’automne dernier, j’avais considéré lancer cette campagne en novembre, mais l’échéancier est vite apparu irréaliste après avoir discuté avec des entrepreneurs ayant eu du succès avec leur propre campagne. Ceux-ci m’ont expliqué que réaliser une vidéo convaincante et trouver des récompenses attrayantes n’était qu’une infime partie du travail requis pour l’organisation d’une campagne de financement participatif.
Dans les faits, en 2017, organiser une campagne de financement participatif n’est pas bien différent que de préparer une campagne de marketing numérique sophistiquée, tout en se transformant en vendeur de thermopompes avec son réseau.
En effet, un bon moyen de convaincre les gens de contribuer à une campagne de financement participatif est de pouvoir leur démontrer que d’autres y ont déjà contribué. Après tout, les gens prennent un risque en contribuant à un projet plutôt que de dépenser leur argent sur Amazon. C’est donc tout à fait normal qu’ils cherchent à contribuer à des projets dont le sérieux a au moins été validé par d’autres contributeurs.
Pour maximiser ses chances de succès, il faut donc convaincre le plus d’amis possible de donner le plus tôt possible durant la campagne, si possible à la seconde où la campagne est mise en ligne. Bref, c’est beaucoup moins glamour que l'image qu'on se fait quand on entend parler dans les médias d’un gars qui a eu une bonne idée, et qui a obtenu 100 000$ sur Kickstarter en 24 heures.
En général, le gars a vraiment eu une bonne idée, mais il a ensuite bâti un prototype, monté une équipe et passé les six derniers mois à faire des ventes et du marketing en mode sous-marin pour arriver à ce résultat «en 24 heures». Sur ce, je vais vous laisser retourner à vos projets, car j'ai des amis à harceler sur Facebook.
Principales réalisations:
- Préparation du matériel promotionnel pour M-Style
- Première version des mock-ups de l’app mobile
- Mise en forme quasi finale de notre page Ulule
Mesures de croissance:
- Revenu: 0$ (total: 4350$, croissance: 0%)
- Nouveaux abonnés à l’infolettre : 205 (total: 3982, croissance: 5%)
- Nouveaux abonnés sur Instagram : 67 (total: 1575, croissance: 4%)
- Nouveaux J’aime sur Facebook : 153 (total: 2574, croissance: 6%)