Le maire Labeaume qui s’explique avec des journalistes… Guy Laliberté avec un nez de clown… Il n’y a pas à dire St-Hubert sait vraiment retenir l’attention. Et pour cause. Son succès dans la restauration est en grande partie attribuable à la force de sa marque…
Mais pour en arriver là, l’entreprise a dû faire du millage. Car la création de valeur demande un certain doigté.
Une entreprise peut choisir de chouchouter ses clients pour les fidéliser, mais si elle le fait au détriment de sa rentabilité, elle peut en bout de ligne avoir de la difficulté à payer ses fournisseurs.
En vérité, avoir une idée, aussi excellente soit-elle, ne suffit pas. Mais plus l'entrepreneur passera du temps à réfléchir à la façon de créer de la valeur, plus il risque de voir sa société se développer harmonieusement.
Le propriétaire d’entreprise doit donc ébaucher une stratégie – une pratique malheureusement peu fréquente au sein des PME québécoises. Celle-ci répondra à plusieurs questions clés, parmi lesquelles : Comment empêcher l’arrivée des concurrents sur le marché? Comment créer un avantage concurrentiel durable? Comment se doter de procédés de marque? Dans quelle mesure des processus d’affaires efficaces et de qualité permettent-ils d’atteindre les objectifs? Comment la formation de l’équipe de direction peut-elle renforcer l’entreprise?
« Par conséquent, la stratégie devra couvrir beaucoup de choses : produits, marchés, dépendance, ressources humaines, etc. », remarque Yvon Couturier, associé chez KPMG. Et elle permettra à l’entrepreneur de définir ses objectifs à court et à long terme.
Mais l’entrepreneur ne doit pas seulement se donner des objectifs, il doit aussi réfléchir à sa capacité de les atteindre – un autre aspect souvent laissé pour compte - puisque cette concrétisation est la seule façon de créer de la valeur.
Cette réflexion l’amènera à établir un ordre de priorité parmi les mesures pouvant être mises en place.
« Souvent, de simples changements, comme une stratégie fiscale, peuvent donner rapidement des résultats, dit Jean-Claude Arsenault, associé en financement corporatif/fusion et acquisition chez Samson Bélair/Deloitte & Touche. Mais il faut que ça s’inscrive dans un plan stratégique d’ensemble, selon des objectifs clairement définis. »
Et il ne faut pas sous-estimer l’importance de chacune des actions, continue-t-il. Il faut accomplir une foule de petits gestes pour créer de la valeur. Chacun de ces gestes a une importance. »
La vision
En ébauchant ce plan, l’entrepreneur doit tenter d’être neutre, de regarder la situation sans émotions, afin de pouvoir proposer des solutions éclairées. Car il doit éviter de faire une erreur très fréquente qui est de sous-estimer les besoins en financement ou la durée du projet. « Si l’entreprise est trop optimiste dans les délais ou les coûts, elle sera incapable de mener le projet à terme », prévient Nicolas Marcoux, directeur des Services conseils en transactions à Montréal de PricewatherhouseCoopers.
« Par conséquent, s’il manque d’idées ou d’expérience, le propriétaire d’entreprise ne doit pas avoir peur de demander du soutien, dit M. Couturier. Il peut, par exemple, créer un comité aviseur, composé de gens d’expérience. Ces derniers l’aideront à prendre de bonnes décisions. »
Dans cet exercice décisionnel, l’entrepreneur doit aussi avoir une vision à long terme. Car la plupart des entreprises ne peuvent pas augmenter substantiellement leurs revenus, améliorer leur rentabilité ou accroître le rendement de leur investissement du jour au lendemain.
« Généralement, les propriétaire d’entreprise vont se doter d’un plan quinquennal qui spécifiera où est l’entreprise, où ils veulent qu’elle aille et les étapes pour s’y rendre, dit M. Marcoux. Ils suivront ensuite le déroulement des activités pour voir si ce plan est respecté. »
Chose certaine, un propriétaire qui fait en sorte que la création de valeur influence ses activités quotidiennes a beaucoup plus de chances d’obtenir de meilleurs résultats financiers à long terme que ceux qui ne prennent pas cet engagement.
« En augmentant les forces de l’entreprise, on obtient la durabilité », souligne M. Arsenault.