En voiture avec... - le dragon Serge Beauchemin. Il rêvait du jour où la voiture électrique deviendrait son principal et unique véhicule. Son voeu est désormais exaucé. Après avoir dit bye-bye à sa Porsche 911 et sa BMW 328, le voilà au volant de sa nouvelle Tesla S Performance. Coût d'achat : 135 000 $.
LES AFFAIRES - Depuis quand avez-vous votre Tesla ?
SERGE BEAUCHEMIN - J'en ai pris possession le 14 mars. Je l'avais commandée par Internet le 25 décembre au matin. Tesla n'a aucun concessionnaire en Amérique du Nord. Ce manufacturier californien dispose seulement de centres de services ici et là, dont un à Laval. En général, le modèle de base prend six mois avant d'être livré. Le modèle haut de gamme, le P85, n'en aura pris que trois.
L.A. - Qu'est-ce qui vous a motivé à prendre cette décision ?
S.B. - J'aime être précurseur et je veux prendre position en faveur des véhicules 100 % électriques. C'est donc un engagement écologique de ma part. Remarquez, il s'agit d'une voiture aussi performante et confortable qu'une Porsche ou une BMW. Elle dispose de 400 km d'autonomie et son moteur affiche une puissance de 416 chevaux.
L.A. - Vous ne trouvez pas un peu risqué d'acheter une voiture en ligne sans jamais l'avoir vue ni testée auparavant ?
S.B. - Je reconnais que ça prend de l'audace. Mais j'ai l'habitude. C'est mon deuxième achat de voiture sur le Web. Le premier étant la Porsche, que j'ai achetée d'un concessionnaire de Washington à la fin de l'année 2005. Je suis allé la chercher en avion. Avec le taux de change de l'époque, ça valait la peine d'acheter ce type de voiture aux États-Unis et de payer les frais de douane canadiens.
L.A. - À quand remonte votre intérêt pour la Tesla ?
S.B. - Dès son introduction sur le marché en décembre 2012, je me suis intéressé à ce modèle de voiture. Sylvain Juteau, qui gère le site Roulezélectrique.com, m'a prêté sa Tesla pour que j'en fasse l'essai. Ça a été un coup de foudre immédiat. J'ai lu à peu près toutes les critiques au sujet de son comportement sur la route. Les nombreux prix qu'elle a remportés pour sa fiabilité m'ont convaincu de passer à l'action.
L.A. - Pourquoi un modèle de couleur argent et non noire ?
S.B. - J'adore la couleur noire, y compris le bleu marine, pour une voiture. Toutefois, par expérience, ces deux couleurs sont très salissantes. Et je n'ai pas le temps de frotter ma voiture au quotidien.
L.A. - Quelle est la techno qui vous allume à bord ?
S.B. - En tant qu'homme d'affaires régulièrement au téléphone, l'installation du Bluetooth à l'intérieur des véhicules constituait jusqu'à tout récemment la plus chouette des inventions à mes yeux. Depuis que j'ai la Tesla, le tableau de bord de cette dernière, dont les dimensions équivalent à deux écrans iPad, me fascine au plus haut point. J'ai Google Maps, une caméra arrière, Internet... J'ai l'impression d'avoir le contrôle de la NASA entre les mains. Je suis convaincu que, d'ici trois ans, tous les autres modèles de voitures de luxe seront dotés d'un centre de contrôle similaire.
L.A. - Les super bornes de rechargement ne sont-elles pas encore en nombre limité ?
S.B. - Le réseau compte actuellement plus de 75 bornes qui permettent de rouler jusqu'en Floride, de longer la côte ouest américaine et de parcourir les États-Unis d'un océan à l'autre par le nord. Des bornes doivent être installées sous peu entre Montréal et Québec, Montréal et Ottawa ainsi qu'entre Montréal et Toronto. Ces super bornes permettront de recharger gratuitement la batterie de la voiture en moins de 75 minutes [NDLR : alors que la recharge à la maison s'effectue en huit heures]. Et seulement 20 minutes seront nécessaires pour la recharger à moitié. Cet été, je compte bien m'amuser à rouler sur de longues distances... sans avoir à payer une seule goutte d'essence !