MONTRÉAL — Leurs fermes et leurs cheptels étant menacés par les flammes des incendies de forêt qui s’en rapprochent, plusieurs producteurs agricoles de l’Abitibi−Témiscamingue ont dû relocaliser leurs bêtes pour les épargner. Grâce à un élan de solidarité provenant de partout en province, aucun animal n’aurait pour l’instant perdu la vie.
Depuis quelques jours, l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Abitibi-Témiscamingue est inondée d’appels de la part de citoyens et d’agriculteurs souhaitant offrir de l’aide à ses membres à risque d’être sinistrés.
«Beaucoup de gens ont levé la main, ça va assez rondement», indique en entrevue Pascal Rheault, président de la fédération régionale de l’UPA. L’organisation coordonne les demandes et les ressources disponibles pour venir en aide aux producteurs dans le besoin.
Déjà, entre dimanche et mardi, les animaux de quatre fermes situées à Normétal et à Saint−Lambert, dans l’ouest de la région, ont pu être évacués. Les relocalisations se sont poursuivies jusqu’à très tard mardi soir et ont repris tôt mercredi matin.
Ces centaines de chevaux, vaches, poules, chèvres et cochons sont temporairement relocalisées dans d’autres fermes de la région.
«La plupart sont mis dans les sites d’hivernage pour ne pas les mêler avec les animaux des producteurs qui les accueillent», explique M. Rheault.
Pour nourrir ces bêtes relocalisées, l’UPA de l’Abitibi−Témiscamingue compte sur des dons ou l’achat de foin et de moulée. Un appel à tous a permis d’obtenir rapidement des offres de nourriture. «On a même des gens du Lac−Saint−Jean qui nous ont écrit pour nous dire qu’ils avaient du foin de disponible», souligne M. Rheault.
Pour l’instant, aucune ferme n’aurait été endommagée ou détruite par le feu.
D’autres évacuations sont à prévoir dans les prochains jours, a fait savoir l’UPA de l’Abitibi−Témiscamingue.
«On suit la situation d’heure en heure. Avec les vents, on ne sait pas vers où le feu va migrer. À date, on n’a pas encore évacué de ferme laitière, mais si ça arrive, ça pourrait être problématique, parce qu’il faudrait un salon de traite», indique le président.
Compensations demandées
Compte tenu des «coûts majeurs» engendrés par les incendies, l’UPA interpelle les ministres provincial et fédéral de l’Agriculture, à savoir André Lamontagne et Marie-Claude Bibeau, afin d’obtenir une compensation financière.
«On a pris contact avec les députés de notre région, indique M. Rheault. Ils sont censés parler avec les ministres pour essayer d’orchestrer des solutions pour nous soutenir financièrement.
«On a beau avoir eu beaucoup d’aide de la part de bénévoles, tous les déplacements, les dépenses engendrées par le transport des animaux et les pertes que vont subir les producteurs, tout ça, ce sont des coûts que nos producteurs ne peuvent pas tous assumer», ajoute-t-il.
En mêlée de presse à Ottawa, la ministre Bibeau a d’ailleurs indiqué être en communication avec son homologue provincial et suivre la situation de très près.