Washington — Les cours du jus d’orange aux États-Unis ont culminé ces derniers jours à de nouveaux records historiques, alors que les récoltes ont été décimées par des ouragans et la maladie du dragon jaune.
Le contrat à terme sur le jus d’orange congelé et concentré pour livraison en septembre, à la Bourse de Chicago, évoluait jeudi au-dessus de 3 dollars la livre (450 grammes environ). Fin juillet, il a même atteint 3,20 dollars.
«Il se peut qu’on ait enfin atteint un sommet, mais il y a aussi une chance pour cela monte encore jusqu’à 3,50 dollars», pronostiquait Jack Scoville, analyste des marchés agricoles pour Price Futures Group.
Les agriculteurs de Floride, deuxième producteur mondial de jus d’orange après le Brésil, ont subi deux ouragans d’affilée, Ian et Nicole, à la fin de 2022 qui ont ravagé les vergers.
À cela s’ajoute l’avancée de la maladie du dragon jaune ou Huanglongbing (HLB) véhiculée il y a plus de 15 ans par un insecte, le psylle asiatique des agrumes. Les arbres infectés produisent des fruits qui durcissent, verdissent, deviennent âpres et impropres à la consommation.
«Il n’y a rien à faire, il n’y a pas de remède connu. On ne peut pas asperger les arbres d’un produit chimique pour prévenir la maladie. Il n’y a qu’à tuer l’arbre, le déraciner et repartir à zéro», a résumé Jack Scoville.
Dans ces conditions, les récoltes d’orange ont diminué comme peau de chagrin. Le département américain de l’agriculture USDA a projeté dans son dernier rapport en juillet que la production américaine d’oranges va chuter de 25% à 2,3 millions de tonnes, «le plus bas niveau en 56 ans».
«Les rendements en Floride ont décliné à cause de la maladie du dragon jaune (…) et des vents forts apportés par les ouragans», dit le ministère.
Quant à la production de jus d’oranges, elle devrait être réduite «de moitié, à 85 000 tonnes, un record à la baisse», ajoute l’USDA.
Au Brésil et au Mexique aussi, la production d’oranges est en recul, surtout du fait de la sècheresse, a indiqué Jack Scoville.
La hausse des cours est aussi le fait d’un bond de la demande, remarquée au moment du développement de l’épidémie de Covid-19.
«En réaction à la Covid, je ne sais pas pour quelle raison, les gens se sont mis à boire du jus d’orange», notait encore Jack Scoville soulignant que ce boom de la demande commence à désenfler.