Le fournisseur de services en technologie de l’information Groupe CGI (Tor., GIB.A, 20,81 $), prend du mieux en Bourse, malgré la hausse anémique (1,3 % en devises constantes) de ses revenus ajustés, au premier trimestre.
Son action a gagné 3 %, à 20,86 $, sur un fort volume de 2,8 millions d'actions négociées., mercredi le 1er février.
En fait, les investisseurs poussent un soupir de soulagement puisque les nouveaux contrats signés, totalisant 1,39 milliard de dollars, augmentent pour le troisième trimestre consécutif, explique Thanos Moschopoulos, de BMO Marché des capitaux.
Les États-Unis ont compté pour 55 % des nouveaux contrats signés, ce qui rassure les investisseurs qui craignaient que les coupures budgétaires américaines, notamment au ministère de la Défense, mine l’obtention de contrats.
Ces craintes envers les dépenses américaines et l’effet de la conjoncture sur les dépenses en TI avaient provoqué un recul de 15 % de l’action de CGI, depuis sept mois.
Avec son gain d'aujourd’hui, l’action de CGI récupère une partie des pertes essuyées cet automne.
Richard Tse, de Cormark Valeurs mobilières, est de ceux qui croient que la hausse de 16 % des nouveaux contrats signés stimulera à nouveau la croissance des revenus de CGI plus tard cette année, comme le promet la société.
« CGI semble gagner des parts de marché aux Etats-Unis », indique M. Tse.
Hausse de 4 % des contrats grâce à la Banque Nationale
Les nouveaux contrats signés au cours des douze derniers mois équivalent à 1,2 fois les revenus facturés. Ce ratio mesure la valeur des nouveaux contrats signés en proportion des revenus. Un ratio supérieur à 1 fois indique que la société réussit à remplacer et à faire croître ses futurs revenus.
Le carnet de commandes a aussi crû de 4 %, au premier trimestre, grâce en partie à un contrat de dix ans 350 M$ avec la Banque Nartionale.
Tout de même, les commandes de 13,6 milliards de dollars représentent treize trimestres de revenus, précise Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale.
Sur les nouveaux contrats de 1,39 milliard signés au premier trimestre, 52 % proviennent de nouveaux projets et 48 %, de prolongations et de renouvellements.
M. Thompson aime aussi les flux de trésorerie excédentaires de 120 M$ ou de 0,45 $ par action générés au premier trimestre, le renouvellement d’un plan qui permet à CGI de racheter jusqu'à 450 millions de dollars d’autres actions d’ici 12 mois et sa nouvelle facilité de crédit de 1,8 milliard de dollars.
L’analyste maintient son cours-cible de 26 $. « CGI augmente ses flux de trésorerie excédentaires plus rapidement que ses profits, ce qui lui permet de fournir du rendement en rachetant ses actions et en réalisant des acquisitions au moment opportun » , dit-il.
Les analystes ne sont pas tous aussi confiants envers les perspectives de placement de CGI. « Sans acquisition, la croissance interne modeste des revenus et des bénéfices de CGI persiste », fait valoir Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins.
Sans des éléments non récurrents, les revenus ont augmenté d’à peine 2,1 % au Canada et de 1,2 %, aux États-Unis, au premier trimestre.
La marge avant intérêts et impôts est aussi passée de 14,2 % à 13,6 %.
M. Yaghi soutient que le titre de CGI ne mérite pas une évaluation supérieure à son industrie. Il fixe sa cible à 22 $.
« Les nouveaux contrats sont solides, mais le titre de CGI est déjà bien évalué compte tenu de sa croissance lente et des incertitudes entourant les dépenses du gouvernement fédéral américain », dit pour sa part Eric Boyer, de Wachovia. Il juge que le titre de CGI ne vaut pas plus de 21 à 22 $.
Contrat imminent en Californie ?
De plus, les analystes estiment que CGI est en bonne posture pour rafler un contrat de l’état californien, contre Accenture et IBM, pour un contrat d’intégration de systèmes multiples qui sera octroyé en avril. Il aurait une valeur de 1,5 milliard de dollars américains, répartis sur douze ans, estime M. Thompson.
« CGI est bien placée pour ce contrat ayant déjà travaillé pour le comté de Los Angeles », dit Tom Liston, de Partenaires Versant.