Même si elles sont en hausse dans les négociations précédant l’ouverture officielle lundi matin, les Bourses connaîtront certainement une autre semaine mouvementée tandis que les investisseurs soupèsent les conséquences économiques des atrocités commises à Paris vendredi.
Au cours de la semaine écoulée, le S&P/TSX a perdu 3,5%. À New York, le S&P 500 a chuté de 3,6%, le Dow Jones de 3,7% et le Nasdaq de 4,3%.
La saison des résultats entre dans une phase moins occupée. Cette semaine, les détaillants seront sur le radar des investisseurs des deux côtés de la frontière. Comme le souligne l’AFP dans une analyse, les investisseurs s’inquiètent d’un ralentissement de la consommation, après les ventes décevantes de Macy’s la semaine dernière.
Si les deux grands épiciers canadiens profitent de l’inflation, c’est plutôt l’inverse qui affecte le no 1 mondial du secteur, Wal-Mart.
Metro: l’inflation devrait engraisser les résultats
Il en coûte cher pour remplir son panier d’épicerie à cause de l’inflation et d’une concurrence moins féroce que l’an dernier, si bien Metro(Tor., MRU) devrait afficher de solides résultats au quatrième trimestre.
La chaîne montréalaise va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre mercredi avant l’ouverture.
Kenric S. Tyghe, analyste de Raymond James, prévoit un bénéfice de 0,52$ par action, ce qui est un cent de plus que la moyenne de ses homologues.
Si Metro atteint la prévision, la croissance du bénéfice par action sera de 18%.
Les revenus devraient quant à eux s’établir à 2,84 milliards de dollars(G$), soit une hausse de 4,7% par rapport à la même période il y a un an.
La hausse des prix des aliments entre juillet et septembre a incité l'analyste à relever ses prévisions de ventes comparables, qui représentent une mesure clé de la performance des détaillants. La croissance des recettes des magasins ouverts depuis au moins un an devraient donc s’élever à 3,9%, prévoit l’analyste de Raymond James.
Kenric S. Tyghe continue de recommander chaudement l’achat du titre. Il réitère sa cible de 41$.
Loblaw aidée par la concurrence moindre et l’inflation
En plus de profiter de la hausse des prix des aliments, Loblaw(Tor., L) devrait avoir bénéficié d’un contexte concurrentiel plus favorable et d’un meilleur positionnement à son troisième trimestre.
À l’instar de Metro, le plus important épicier du pays va dévoiler ses résultats du troisième trimestre mercredi avant l’ouverture des Bourses.
Kenric S. Tyghe anticipe un bénéfice de 1$ par action, soit deux cents de plus que l’ensemble de ses homologues. Cela représenterait une progression de 11% du bénéfice par rapport à la même période un an plus tôt.
L’analyste a abaissé ses prévisions de revenus pour le trimestre, les faisant passer de 13,98G$ à 13,95G$, afin de refléter la baisse du prix de l’essence sur les recettes de ses stations-service.
La croissance des ventes comparables devrait être de 2,3%, plutôt que 2,6% comme l’anticipait auparavant l’analyste.
M. Tyghe a bonifié sa cible pour le titre la semaine dernière, la faisant passer de 75$ à 78$. Il en recommande chaudement l’achat.
Wal-Mart: pas cher, mais peu attrayant
Le plus important détaillant du monde, Wal-Mart(NY, WMT), n’aura pas une situation aussi enviable que ses concurrents canadiens à présenter à son troisième trimestre. La société continue d’investir massivement dans ses activités, notamment dans les salaires de ses employés, la formation et son commerce en ligne. Ces gestes seront positifs à long terme, mais déplaisent aux investisseurs à court terme.
La société de Bentonville va dévoiler ses résultats du troisième trimestre de l’exercice 2016 le 17 novembre avant l’ouverture des Bourses.
La réputée analyste Meredith Adler, de Barclays, prévoit que la société va dévoiler un bénéfice de 0,97$US par action, ce qui est un cent inférieur aux attentes de l’ensemble des financiers qui suivent l’entreprise.
Les revenus devraient totaliser 118,88G$US, ce qui représenterait une décroissance de 0,2% par rapport au trimestre comparable de l’an dernier, selon l’analyste de Barclays. L’entreprise peine surtout à l’international, créneau où les revenus devraient avoir décliné de 7%.
Même si le titre a perdu le tiers de sa valeur cette année(ce qui est énorme pour une entreprise de sa taille, mme Adler reste tiède à l’égard du titre. Sa cible de 59$US laisse un potentiel d’appréciation quasi nul par rapport à son cour actuel.