«Nous n’aimons pas perdre de temps et nous ne prévoyons pas en gaspiller.» Voilà un des messages lancés par celui qui a récemment pris la tête du trouble éditeur d’annuaires et de sites Web Pages Jaunes (Y, 7,14$) au cours de la téléconférence avec les analystes jeudi matin, David Alan Eckert. Même si les éléments fondamentaux de l'entreprise n'en font pas un titre de prédilection des investisseurs à long terme, le ton proactionnaire du nouveau patron mérite leur attention.
M. Eckert, qui a accédé au poste de président et chef de la direction au début de l’automne dernier, est passé de la parole aux actes en annonçant en janvier l’élimination de 500 postes(18% du personnel) dans le cadre d’un programme de restructuration visant à redresser la rentabilité du groupe médiatique. Celui qui possède un MBA de la Harvard Business School et qui a été associé chez Bain & Company passe au crible toutes les dépenses et va même jusqu’à couper les gratuités qui étaient accordées aux employés.
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Ce n’est pas la première fois que M. Eckert est appelé à la rescousse de situations désespérées. Et ce n’est pas la première fois que Pages jaunes se cherche un sauveur.
Il sera toutefois intéressant de suivre M. Eckert pour voir s’il tient promesse de «livrer une bonne performance aux actionnaires» comme il l’a réussi par le passé.
Bien qu’il doive passer en revue toutes les activités de la société établie à L’Île-des-Soeurs, M. Eckert laisse entrevoir son intention d’ajuster la structure de coûts aux revenus. Celle-ci ne semble pas avoir reculé à un rythme suffisamment rapide à son goût.
Allouer le capital et les ressources là où ça compte
Sans dévoiler son jeu, le redresseur nous laisse comprendre qu’il va allouer le capital et les ressources de Pages Jaunes là où ça compte, où l'entreprise possède des avantages concurrentiels, et abandonner d’autres activités.
«Nous allons concentrer nos ressources» là où Pages Jaunes se démarque, a-t-il répondu à un analyste sans fournir davantage de détails.
M. Eckert a déploré le fait que des milliards de dollars sont investis par les différents acteurs de l’industrie du monde dans des projets technologiques qui rapportent peu, voire rien aux actionnaires.
Clairement, tout est sur la table, a dit le PDG à un autre analyste qui se questionnait à propos de la vente potentielle d’actifs. «Tant que ça demeure légal et éthique, tout sera sur la table afin que nous en fassions une entreprise performante.»
Va-t-il revendre DuProprio, acquise au coût de 50M$ par son prédécesseur, Julien Billot? On ne peut s’avancer avec certitude, mais cet actif revêt certainement de l’intérêt pour plusieurs acheteurs.
Même si les revenus totaux ont reculé de 9,4% et que le bénéfice d’exploitation a fléchi de 18,3% au quatrième trimestre, les investisseurs semblent apprécier le message lancé par M. Eckert: le titre de Pages Jaunes prend 5,6% à 7,09$ à la mi-séance jeudi.