«Tandis que nous poursuivons l'avancement de notre gamme, le renforcement de la société pharmaceutique spécialisée et chef de file au Canada est un marathon et non un sprint, qui prendra du temps.»
Telles sont les sages paroles prononcées par le président et chef de la direction de Thérapeutique Knight(GUD, 7,97$), Jonathan Ross Goodman, dans le communiqué publié ce jeudi matin qui présentait les résultats annuels de la deuxième entreprise pharmaceutique spécialisée qu’il essaie de bâtir.
Dans ce monde obsédé par la récompense immédiate et l’enrichissement à court terme, les propos de M. Goodman sont paroles d’évangile pour quiconque désire réussir. En affaires comme dans le placement.
« S’il y a une leçon que j’ai apprise comme journaliste, chroniqueur et directeur de l’actualité pour Les Affaires au cours des 15 dernières années, c’est que le succès ne vient pas de façon instantanée. Il se bâtit un jour à la fois, sur une très longue période. »
La patience est donc la plus belle des vertus à cultiver.
Pour l’investisseur, cela signifie de repérer des dirigeants exceptionnels qui se donnent pour mission de créer des entreprises gagnantes, tout en ayant comme priorité d’enrichir leurs actionnaires à long terme. M. Goodman fait d’ailleurs partie de l’élite des PDG québécois.
Ayant eu l’assignation de couvrir le secteur des biotechnologies et de la santé à mon arrivée au journal Les Affaires en mai 2002, j’ai eu la chance de suivre le travail de M. Goodman au fil du temps.
Imaginez: en novembre 2005, j’avais publié un profil intitulé Laboratoires Paladin sort de l’ombre. À cette époque, je soulignais que l’accélération de la croissance de cette petite pharmaceutique éveillait l’intérêt des experts. Le titre se négociait à environ 6$. M. Goodman et son équipe ont continué à bâtir patiemment Paladin pour finalement accepter de la vendre à Endo International en 2014 pour 3,2G$, soit... plus de 100$ par action.
En 17 ans depuis la fondation de l’entreprise, le cours de l’action de Paladin a été multiplié par plus de 50.
Je ne sais pas si M. Goodman réitérera un tel exploit avec son nouveau poulain, Knight.
Les prix élevés exigés par les vendeurs dans un marché qui croule sous les liquidités forcent ce dirigeant discipliné à faire preuve d’une grande patience. Il a beau disposer de 765M$ d'encaisse, il ne passera pas à l’action tant qu’il ne dénichera pas les bonnes occasions à prix raisonnables. Les investisseurs assoiffés de rendement rapide ont déjà abandonné le titre. Tant pis pour eux.
Le temps finit habituellement par être payant. Oubliez les coups de poker spéculatifs avec les bitcoins ou les producteurs de marijuana et misez plutôt sur les entreprises et les dirigeants qui ont prouvé leur faculté à allouer leur capital de façon intelligente à long terme.
Voilà un des grands secrets de la réussite en Bourse.
Ceci est mon dernier blogue à titre de journaliste et chroniqueur financier pour Les Affaires. Après bientôt 16 ans, je vais relever un nouveau défi au sein de la société de gestion de portefeuilles MEDICI. Je continuerai de collaborer sur une base régulière pour Les Affaires. Je vous remercie chaleureusement pour votre fidélité au fil des années.
Je vous invite également à lire ma dernière chronique de la section Investir de Les Affaires, qui porte sur le propriétaire de La Ronde.