Avec les discussions autour de l’augmentation du salaire minimum à 15$, la question de rentabilité des petites et moyennes entreprises refait surface. Comme PME, comment se préparer à cette augmentation?
Une augmentation d’environ 40% des coûts de main-d’œuvre pourrait-elle être récupérée par les entreprises? Mais comment? L’augmentation de ce coût d’opération sera-t-elle transférée au client ou prise à même les profits. Et mettra-t-elle en péril la survie de certaines PME québécoises?
L’impact pourrait être catastrophique.
Entrepreneurs, commencez à travailler sur votre performance et sur votre rentabilité dès maintenant dans le but d’être prêts si cette augmentation du salaire minimum se matérialiser.
La prémisse de départ en gestion de la performance est qu’il est nécessaire de se remettre en question en tout temps dans le but de s’améliorer. Aucune entreprise n’a le luxe de « s’asseoir sur ses lauriers ».
En ce sens, que ce soit dû à l’augmentation du salaire minimum, que votre concurrent gagne du terrain sur le marché ou que le dollar subisse de fortes variations, l’adoption des comportements suivants s’avère bénéfique.
1. Voir
Il faut aller voir ce qui se passe sur le terrain à la recherche de gaspillages, de non-qualité et d’activités qui n’ajoutent pas de valeur pour le client.
Le temps des employés passé sur ces activités coûte cher à l’entreprise et représente souvent un fort pourcentage du temps total travaillé. Ne pas confondre le niveau d’effort investi à effectuer une tâche avec la notion de valeur ajoutée. En effet, plusieurs heures peuvent être nécessaires pour produire un bien ou un service. Mais est-ce que chacune de ces heures est utilisée pour produire correctement un bien ou un service du premier coup? Ou est-ce que beaucoup de temps est utilisé pour corriger quelque chose qui n’a pas été bien fait la première fois?
Toutes ces formes de pertes d’efficience sont souvent sous nos yeux, mais sont négligées.
Prenons l’exemple d’un cas réel dans une usine alimentaire. Si le produit de consommation n’est pas bien cuit ou n’est pas bien emballé la première fois, le produit devra être jeté et tout l’effort investi est perdu. Ainsi, refaire le produit coûte environ le double à l’entreprise.
2. Comprendre
Bien comprendre ce qui se passe réellement dans notre entreprise est une étape importante pour s’assurer de trouver les causes de ces pertes d’efficience.
L’effort nécessaire pour analyser et comprendre la réelle source du problème est trop souvent escamoté. Une solution doit être trouvée immédiatement. Pourtant, chaque entrepreneur gagnerait à prendre le temps de comprendre et d’analyser la problématique afin de trouver une réelle solution à long terme.
En reprenant notre exemple précédent, cette phase d’analyse a permis d’identifier que plus de 15% des rejets (produits mal cuits ou mal emballés) nécessitaient un surplus de personnel sur la chaîne de montage. En d’autres mots, le personnel en trop gérait plus de non-qualité que de qualité.
3. Résoudre
Trouver les meilleures solutions qui assurent la pérennité de l’entreprise.
Réussir à réduire le nombre de postes sur la chaîne de montage est un exemple concret de solution qui a été apportée dans cette usine alimentaire. Les employés ont été réaffectés dans à d’autres tâches à plus grande valeur pour l’organisation. Ce genre d’exemple en est un parmi tant d’autres qui a été réalisé dans des PME québécoises.
4. Reproduire
Le plus important est de reproduire ces comportements (voir, comprendre et résoudre) régulièrement. Pour réussir à survivre aux défis du marché, nous suggérons aux entrepreneurs de chercher continuellement à s’améliorer. Et surtout, il faut éviter de tenir pour acquis que les coûts d’exploitation ne varieront pas pour les prochaines années.