BLOGUE INVITÉ. Je suis devenu entrepreneur quelques jours après avoir terminé l’université. Quelques années auparavant, dès la première seconde où j’ai réalisé que l’on pouvait bâtir un empire avec une toute petite idée, j’ai su que j’étais entrepreneur. Je savais très bien que les chances de succès étaient microscopiques, cependant, le fait de pouvoir bâtir, étape par étape, une idée afin qu’elle se réalise un jour a été la véritable raison de mon coup de foudre pour l’entrepreneuriat.
Pour tout vous dire, j’aurais voulu être architecte. Malheureusement, ma moyenne générale était très loin du minimum exigé afin d’être accepté dans le programme. Finalement, c’est en me lançant en affaires que je suis devenu architecte... de mes idées!
Ceux qui me connaissent bien savent à quel point ma première expérience en affaires (en restauration) fut catastrophique! Cependant, c’est grâce à cet échec que j’ai découvert la popularité de la vodka et c’est en vivant ce revers personnel et professionnel que j’ai découvert l’importance d’avoir, ne serait-ce qu’une seule personne qui croit en toi.
En effet, la solitude entrepreneuriale existe bel et bien. Un peu comme toute personne qui décide d’aller à contre-courant de ce qui est «normal» de faire, se lancer en affaires, donc dans l’inconnu le plus complet, est une décision que bien des personnes n’arrivent pas à comprendre.
«Tu n’as aucune chance», «c’est vraiment trop risqué», «tu ne connais rien à cette industrie», «tu n’as pas d’argent pour pouvoir faire ta place»... Des phrases comme celles-ci, j’en ai entendu des centaines, voire des milliers pendant des années. Pour beaucoup, voir une personne prendre un risque, suivre sa passion et tout risquer est simplement inconcevable.
Oser essayer
Tristement, plutôt que de laisser la personne suivre ses rêves, après tout c’est sa vie, beaucoup choisissent à la place de juger, décourager ou ridiculiser le simple fait d’oser essayer. Les raisons sont toujours les mêmes. «Je lui dis ça afin qu’il ou elle ne perde pas tout», «c’est simplement pour l’aider à réaliser que ça va être difficile», «je lui dis, car c’est mon ami et je ne veux pas le voir tout perdre»... Comme dirait Dalida, «des paroles, des paroles, des paroles».
Heureusement, en ces moments de stress, remplis d’incertitudes, de questionnements et de doutes autant envers notre idée qu’envers nous, il y a, parfois, un ami, un membre de la famille ou un collègue de travail qui croit presque étonnamment, en toi et ton idée.
Sans le savoir, ces personnes sont souvent la seule et unique raison derrière le fait que malgré les difficultés, on continue à vouloir défoncer les portes, que l’on fonce sans regarder en arrière et que l’on accepte, en quelques sortes, notre sort.
Au fil des années, les raisons de notre stress évoluent, les difficultés se vivent en équipe et les défis sont beaucoup mieux gérés. Cependant, ce qui a rendu le tout possible est bien souvent dans l’ombre.
Une fois un certain succès atteint, on vous félicite d’avoir foncé, d’avoir persévéré ou de n’avoir pas écouté les mille personnes qui ont tenté de «t’aider» en te décourageant. Cependant, les projecteurs sont rarement dirigés vers ces «anges gardiens» de l’ombre qui ont rendu le tout possible grâce à leur amour, leur encouragement, leur croyance envers nous et leur résilience d’accepter de supporter que l’on ait choisi comme vie un sport aussi extrême que de devenir entrepreneur.
Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir eu quelques fidèles autour de moi quand on a décidé, avec Karo, de fonder Pur Vodka. La grande majorité des personnes qui tentaient de nous «aider» en nous décourageant ou en nous fermant la porte au nez afin d’avoir du financement ou de l’aide avaient cependant absolument raison.
On n’avait pas un sou en poche, on ne connaissait rien de l’industrie, on n’avait aucun moyen de se financer outre nos «jobs» d’étudiants, on n’avait aucune expérience en affaires et aucun contact. Pire, l’industrie des spiritueux au Québec n’existait pas et acheter local semblait être plus un geste philanthropique qu’un véritable choix économique pour le consommateur.
Malgré toutes ces vérités incontestables, mes parents, ma sœur ou mes beaux-parents ont tous fait le choix de croire en nous, de nous supporter et de vivre cette folle aventure à nos côtés. Sans aucune hésitation, je peux vous confirmer que sans eux, absolument rien de tout ce que nous avons bâti n’aurait vu le jour.
Joyeux anniversaire maman!
En cette journée bien spéciale, j’aimerais conclure ma chronique en souhaitant à l’une de ces fidèles, ma maman, le plus merveilleux des anniversaires. Tu rêvais que j’étudie au MIT afin de devenir ingénieur ou que je devienne joueur de basket. Malgré le fait que je n’avais ni les notes pour l’un, ni l’éthique de travail pour l’autre, tu as tout de même accepté mon choix de me lancer dans le vide.
Je sais que tu as eu beaucoup de nuits blanches lors de mes premières années en affaires. Je pouvais sentir ton stress et ta peur de me voir échouer une fois de plus. Cependant, le simple fait de savoir que tu croyais en moi m’a permis de croire que tout était possible. Merci.