BLOGUE INVITÉ. Pour une troisième année de suite, j’ai eu le privilège d’être un Dragon dans la populaire émission «Dans l’œil du Dragon». Depuis trois ans, j’ai vu passer des dizaines d’entrepreneurs venus sur le plateau essayer de convaincre l’un ou l’autre des dragons d’investir dans leur projet.
Cette année, j’avais extrêmement hâte de commencer les tournages afin d’analyser, en quelque sorte, l’impact qu’a eu la pandémie sur les «jeunes» entreprises du Québec. En effet, contrairement aux neuf saisons précédentes, les entrepreneurs qui se présentaient devant nous venaient, comme nous tous, de traverser certainement l’une des années les plus exigeantes de leur vie. En affaires tout comme dans leur vie personnelle, rares sont ceux ou celles n’ayant aucunement été impactés par cette année pandémique.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Bien que l’économie ne se soit heureusement pas effondrée comme on le craignait au début de la crise, on ne peut mettre de côté les multiples défis qui se sont ajoutés au fil des mois.
Insécurité sanitaire, main-d’œuvre encore plus rare, augmentation des coûts de la majorité des matières premières, enfer logistique, retards de toutes sortes, ruptures de stock généralisées, incertitude des marchés et j’en passe. Disons qu’il fallait avoir les deux mains sur la barre du navire afin de naviguer au milieu de cet océan extrêmement houleux.
Après avoir écouté une centaine d’entrepreneurs et plus de 80 entreprises lors des tournages, voici trois constats:
L’entrepreneur est «bâti» pour traverser les crises
Sans surprise, j’ai réalisé à quel point la grande majorité des entrepreneurs qui se sont présentés devant les caméras avaient des nerfs d’acier et carburaient aux défis. En se lançant en affaires, ils ou elles avaient déjà pris l’un des plus grands risques de leur vie. En traversant cette tempête, c’était presque naturel pour la plupart de simplement se retrousser les manches, de baisser la tête et de foncer sans regarder en arrière. Même si plusieurs avaient, au printemps 2020, perdu la quasi-totalité de leurs revenus, aucun n’a pensé plier bagage et tous ont décidé de continuer la lutte.
Rapidité d’exécution
Un autre constat frappant est celui de la vitesse d’exécution. Je le dis souvent. En affaires, ce n’est pas les plus grands qui mangent les plus petits, mais les plus rapides qui mangent les plus lents. Dans ce cas-ci, la rapidité d’exécution n’était pas nécessairement en lien avec le fait de dépasser ou d’acquérir un compétiteur, mais plutôt en lien avec la mise en place d’un site transactionnel dans un temps record pour les uns ou dans le lancement d’un nouveau produit ou service plus adapté à notre réalité « Covid » pour les autres. La rapidité d’exécution a été pour plusieurs une roue de secours.
Un brin de folie
Il faut certainement un peu de folie ou d’innocence à la base afin de se lancer en affaires. L’être humain étant en permanence à la recherche d’une sécurité financière, l’entrepreneuriat n’est très certainement pas le premier choix logique afin de l’atteindre.
Croyez-moi, vous avec beaucoup plus de chances de devenir millionnaire en dettes en devenant entrepreneur, que millionnaire profitant de la belle vie au bord de l’eau! Cependant, cette prise de risque, ce pari sur soi-même et son idée, ce moment fou où l’on décide de faire le grand saut, et bien je l’ai vu briller dans les yeux des entrepreneurs qui se trouvaient devant moi. Bien souvent, il suffit d’une personne, d’une idée et d’un brin de folie pour bâtir un empire.
Fort heureusement pour le Québec, l’esprit entrepreneurial a tenu le coup et grâce à cette émission, j’ai pu découvrir des petites pépites d’or dont j’ignorais pour la plupart l’existence, mais qui deviendront les leaders de demain, j’en suis absolument convaincu.