BLOGUE INVITÉ.
1 – Qui
Eddy Dureuil, cofondateur de Ecotime.
Basée à Saint-Constant, l’entreprise était en phase de recherche et développement depuis 2018 et a entamé la commercialisation en 2022. L’équipe est composée de 6 personnes. Grâce à la signature de nombreux contrats et lettres d’intention prometteuses, elle prévoit atteindre un chiffre d’affaires d’environ 940 000 $ pour l’année à venir.
2 – Quoi
Ecotime conçoit des systèmes qui valorisent les sources d’eau et d’énergie inutilisées afin de générer des économies. Autrement dit, ils développent des appareils permettant de faire de l’économie circulaire avec l’eau et l’énergie et donc, de réduire notre impact environnemental. Cela se traduit par exemple par la récupération de l’eau des bains pour les mettre dans les toilettes, la récupération des eaux pluviales, ou encore de récupérer la chaleur dégagée par l’eau chaude des bains pour réduire l’énergie utilisée par le chauffe-eau.
3 – Ce qui distingue cette PME
« Est-ce que cela a du sens d’encore gaspiller de l’eau potable dans les toilettes au 21e siècle? C’est un gaspillage criminel! Nos nappes phréatiques sont en train de diminuer plus rapidement que d’autres pays! » -Eddy Dureuil
C’est avec cette vive passion qu’Eddy Dureuil a à la fois exprimé son désarroi face à notre gaspillage de l’eau potable et la mission qu’il s’est donnée de changer les choses. Ayant immigré ici des Antilles françaises il y a 13 ans, il se rappelle avoir été choqué d’apprendre que les particuliers ne payaient pas pour l’eau au Canada. Ce grand privilège entraine inévitablement du gaspillage et Eddy a voulu explorer la question avec plus de profondeur.
Au Québec, la consommation d’eau se situe entre 300 et 350 litres par personne par jour, alors que l’ONU indique qu’il suffit de 50 à 100 litres d’eau par personne par jour pour les usages personnels et domestiques. Cela fait du Québec le plus gros gaspilleur d’eau au Canada! Cette énorme consommation a lieu alors qu’en réalité, seulement 25 % à 55 % de l’eau qui entre dans nos bâtiments doit être potable. Il y a donc là une belle occasion d’affaires, mais comment parvenir à convaincre les particuliers de dépenser pour un produit qui les aide à moins consommer alors qu’ils surconsomment déjà sans pénalités? Justement, Eddy Dureuil et son équipe sont bien conscients que la sensibilisation du public à cette cause prendra un certain temps. Ils font plutôt le pari de vendre aux municipalités et aux immeubles commerciaux.
Leur produit le plus populaire, l’Oasis, permet une meilleure gestion des eaux pluviales en la récupérant pour la rediriger vers des systèmes qui ne requièrent pas d’eau potable. Ils sont présentement en discussion avec quelques municipalités qui sont en processus de modernisation de leurs règles d’urbanisation qui, elles, viseront à favoriser les bâtiments hydro-économes.
Leur autre produit, l’Hydraloop, est leur plus ancien. C’est ce dernier qui permet de récupérer les eaux grises (notamment celle des bains, douches et lavabos) pour les envoyer dans les toilettes. Il s’agit d’un produit qui peut être particulièrement utile dans les immeubles commerciaux avec beaucoup de douches comme les centres sportifs, les prisons, les casernes de pompier, etc. Il peut également l’être dans les immeubles résidentiels.
Enfin, le Geyser, qui sortira en 2024, est un récupérateur de chaleur. Pas plus gros qu’une boite à chaussures, il s’installe sous le drain de la douche pour récupérer la chaleur de l’eau avant qu’elle ne se rende aux égouts. Cette chaleur servira ensuite à préchauffer l’eau avant son passage dans le chauffe-eau, réduisant la facture énergétique. Ce produit risque d’être plus facile à vendre aux particuliers puisqu’il leur permettra directement de faire des économies. Tous les produits qu’ils développent sont conçus pour être faciles d’utilisation et le moins encombrant possible afin de réduire les barrières à l’achat.
L’eau est peut-être l’une de nos ressources naturelles les plus abondantes, cela ne fait pas d’elle une ressource intarissable. Prenons-en conscience et agissons autrement. Ecotime peut certainement servir de solution!