BLOGUE INVITÉ. Au cours des deux dernières années, les gouvernements ont dû dépenser des sommes astronomiques pour contrer les effets de la pandémie sur l'économie et la société. Au Québec, le déficit prévu pour l'année financière en cours est de 6,5 milliards de dollars, après avoir atteint un sommet historique pendant la crise de la COVID-19.
Avec toutes les dépenses nécessaires — et moins nécessaires! — des derniers temps, nous demeurons avec un déficit structurel de près de 3 milliards de dollars par année. Ce déficit devra être résorbé le plus rapidement possible. Continuer à accumuler des déficits à un tel rythme après la pandémie pourrait compromettre la santé de nos finances publiques et faire peser un lourd fardeau sur les épaules des futures générations.
Un régime minceur est de mise
Lorsque le gouvernement vit selon ses moyens, il garantit la pérennité des services publics financés par les contribuables, tout en créant un sentiment de confiance qui favorise l'investissement privé et la croissance économique. L'objectif de déficit zéro donne au gouvernement des lignes directrices lorsqu'il évalue une nouvelle dépense potentielle: si cette limite n'existait pas, aucune dépense ne semblerait superflue.
Le gouvernement provincial actuel a exprimé son désir de revenir à un budget équilibré dans un troisième mandat, ce qui semble relativement tard. Mais pour y parvenir, doit-il contrôler les dépenses ou augmenter les impôts?
Le fardeau fiscal des contribuables québécois est déjà parmi les plus lourds des provinces canadiennes. Si l'on tient compte de l'ensemble des recettes fiscales perçues par tous les ordres de gouvernement, le taux de pression fiscale du Québec (38,9%) est supérieur à la moyenne de l’OCDE (33,9%), et à celui de 27 pays membres de l’OCDE sur 37. L'augmentation du fardeau fiscal au Québec minerait davantage la compétitivité de la province et pourrait ralentir la croissance économique dont nous avons besoin pour maintenir et améliorer nos niveaux de vie.
Le constat est donc clair: le Québec taxe et dépense beaucoup plus que la moyenne canadienne ainsi que certains pays industrialisés qui nous sont semblables. Pourtant, rien n'indique que les services fournis par le gouvernement québécois sont d'une qualité telle qu'ils justifient d’imposer davantage afin de dépenser plus que les autres. Le retour à l'équilibre budgétaire doit donc se faire par le contrôle des dépenses.
Pour un comité de révision des dépenses
En 2008-2009, le gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis sur pied un comité d'examen des dépenses dont le but était de réduire le déficit et de sortir de la crise économique qui avait secoué notre pays et la planète.
L'objectif de réduction des dépenses était clair: chaque ministère devait présenter des propositions visant à identifier des économies de 5% à 10% à inclure dans le budget annuel suivant. Les différents ministères devaient accroître l'efficacité de leurs programmes, afin d'améliorer le rendement par dollar dépensé. De plus, en établissant un objectif d'économies à atteindre pour chaque ministère ou organisme, il devenait plus facile de comparer et d'évaluer le mérite de chacune des propositions.
Au final, ce comité a généré des économies récurrentes de plus de 5 milliards de dollars et a contribué de manière significative à la capacité du gouvernement à équilibrer le budget. De plus, 70% de ces économies provenaient de la réduction des dépenses de fonctionnement et des procédures administratives, et non des programmes eux-mêmes et des services offerts à la population.
Les deux dernières années ont été difficiles tant pour les Québécois que pour les entreprises québécoises. Le déficit budgétaire record du gouvernement provincial était en partie inévitable. Mais pour assurer notre santé économique à plus long terme, il faut mettre en place un comité permanent d'examen des dépenses afin que le Québec puisse retrouver l'équilibre budgétaire le plus rapidement possible. Durant son prochain mandat, le gouvernement caquiste doit faire preuve de rigueur budgétaire, et la croissance des dépenses doit être réduite.