BLOGUE INVITÉ. Le premier cours de la formation Succès Relève Montréal portait sur la Validation du projet d'acquisition. Le module, présenté par Rita Kasparian*, a abordé les étapes du processus de transfert d’entreprise, les principales causes d’échec, le profil du repreneur, le choix de l’entreprise et les conditions de réussite.
Pour qu’un projet d’acquisition soit un succès, il faut trouver la bonne entreprise, celle qui convient au repreneur, qui est un «fit» tant au niveau des valeurs, du secteur, de la taille que du prix. Il faut aussi de la passion. Pour développer une entreprise sur une longue période, il faut être passionné. Il faut beaucoup de volonté et de motivation pour passer à travers les hauts et les bas sans abandonner. Parce qu’un transfert d’entreprise peut mener à l’échec.
Malgré le temps et l’argent investis, il arrive que des projets de reprise échouent. Une bonne planification, une expertise solide et un accompagnement professionnel augmentent les chances de réussir.
Faire le bon choix
Dans l’avancement de mon projet cette semaine, je fais face à des choix. Je dois mieux définir quel type d’entreprise je veux acquérir. Ce n’est pas une décision facile à prendre, et elle aura une grande influence sur la suite de mon projet. Les experts s’entendent à dire que plus un projet est défini, plus il a de chances d’aboutir. Je pensais naïvement qu’il me suffirait de définir largement les industries qui m’intéressent et celles qui ne m’intéressent pas pour débuter ma recherche de l’entreprise parfaite. J’avais tort.
Pour acheter une entreprise, il me faudra convaincre un propriétaire de me vendre la sienne. Probablement son bébé, qu’il a passé des années à créer et développer. De me confier ses employés, sa deuxième famille, qui dépendent de leur emploi pour nourrir leurs enfants, qu’il connaît tous par leur nom. Je devrai être vraiment convaincante. Et c’est là que le «fit» prend toute son importance.
Aucun propriétaire n’est vraiment prêt à vendre. Peu importe son âge et sa situation, il n’est pas prêt. C’est comme le cliché du père pour qui aucun gendre n’est assez bien pour sa fille. Personne n’est digne de reprendre l’entreprise que l’on a fondée et passé 30 ans à bâtir. Le propriétaire trouvera toujours de bonnes raisons de ne pas vendre. Parce que la principale difficulté d’un projet de reprise n’est pas le financement, c’est le côté humain.
Quelles sont les recommandations des experts pour faciliter l’aspect humain dans une transaction de reprise? Comprendre la culture d’entreprise en place et valider que nos valeurs et notre style de gestion y correspondent. Apprendre à connaître le cédant, ses motivations, ses inquiétudes. Donc, être soi-même et trouver un «fit» avec l’entreprise et l’entrepreneur-cédant. Ça ne réglera pas tous les obstacles par magie, mais ça devrait diminuer les inquiétudes et aider à convaincre un propriétaire de vendre, tout en facilitant la gestion du changement auprès des employés lors du transfert.
La personnalité et les valeurs ne sont pas tout. Il faut aussi arriver bien préparé. Avoir complété sa réflexion personnelle et pouvoir bien expliquer ce que l’on cherche met en confiance. Un bon repreneur sait ce qu’il veut, possède l’expertise et les connaissances nécessaires et a bien planifié son projet d’acquisition. Un projet de repreneuriat se fait à deux, le duo cédant-repreneur est inséparable, et chacun a son rôle à jouer. Sur ce, je retourne travailler à mon projet, j’ai du pain sur la planche.
* Rita Kasparian est Directrice, Capital de croissance et transfert d’entreprise à la BDC. Elle a donné la formation du module Validation du projet d’acquisition dans le cadre de la formation Succès Relève de Montréal, du Centre de transfert d’entreprise du Québec.