BLOGUE INVITÉ. Septembre est un mois important pour les Premières Nations puisqu’il rend hommage aux survivants des pensionnats. On y souligne la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Cette journée nous permet de mettre en lumière cette partie de l’histoire «oubliée», elle ouvre la porte aux discussions, et nous rappelle l’importance de prendre le temps d’apprendre à mieux nous connaître et de se rapprocher les uns des autres afin de construire ensemble une nouvelle histoire.
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Le mois de septembre est aussi pour les Premières Nations et bien des Québécois le mois de la chasse. Cette pratique traditionnelle pour notre peuple nous a non seulement permis de vivre pendant des millénaires, mais c’est aussi grâce à ce savoir-faire que nous avons pu créer nos premiers échanges commerciaux, nos premiers partenariats avec l’homme «blanc» par le commerce des fourrures. Malgré le travail et les rapprochements qu’ils restent encore à faire, aujourd’hui, ce sont des dizaines de partenariats qui se créent à chaque année entre les organisations et les entreprises québécoises et celles des Premières Nations. De plus en plus respectueux et équitables, ces partenariats sont, selon moi, l’une des clés majeures de la véritable réconciliation.
Créer ensemble de nouveaux partenariats en mettant l’accent sur les complémentarités qui caractérisent les entreprises autochtones et allochtones pourrait très certainement permettre d’établir des synergies gagnantes pour tous. C’est souvent à travers les difficultés que naît la résilience et c’est par l’ouverture à l’autre que nous pourrons trouver ensemble des solutions qui viendront relever les défis que nous rencontrons, qu’ils soient économiques ou sociaux.
Respect
Du point de vue des Premières Nations, il est primordial que l’approche de développement respecte leur mode de vie traditionnel. Les entreprises qui désirent créer avec un partenaire autochtone doivent respecter les orientations propres au concept de développement durable tout en permettant à chacun de combler ses besoins et d’atteindre ses objectifs, sans compromettre les capacités des générations futures.
Si nous voulons créer des partenariats durables, il faut aussi prendre en considération les valeurs propres aux Premières Nations que sont le respect, le partage et l’entraide, tout en prenant le temps de comprendre leur culture et leur réalité. C’est d’ailleurs ce que Charles Milliard président et directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec soulevait dans son rapport «Bâtir un capital de confiance», réalisé en partenariat avec la BMO et plusieurs partenaires des Premières Nations. «Il faut savoir avant même de commencer qu’il n’y a pas une réalité autochtone, mais un éventail de réalités particulières en fonction des différentes nations et des différentes communautés qui les composent. C’est d’abord dans ce désir de comprendre ces particularités, dans le geste de s’intéresser, à l’autre que commence la relation. L’objectif c’est de faire des affaires, mais le bénéfice sera plus qu’économique. Il sera humain et social. L’échange économique est aussi une rencontre», peut-on lire dans le document.
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Plusieurs modèles de partenariats entre autochtones et allochtones existent au Québec et méritent d’être soulignés puisque leurs retombées globales sont un succès. À titre d’exemple, la Scierie Opitciwan, issue d’un partenariat entre le conseil d’Opiticiwan et Produits forestiers Résolu, crée plus de 230 emplois dans la communauté ; le projet éolien Apuiat entre les Innus et Boralex ; le projet éolien des Cultures, un partenariat entre Énergies Durables Kahnawà:ke et Kruger Énergie ; ou encore celui du Groupe Synergis, composé du Groupe conseil Nutshimit-Nippour, de BC2 et du Groupe DESFOR qui ont mis en commun leurs expertises, regroupant plus de 40 professionnels et les propulsant comme l’une des plus importantes entreprises dans le domaine de l’environnement au Québec. Chacun à leur façon, ces différents partenariats permettent aux communautés et aux entreprises autochtones de pouvoir combler les écarts que vivent les Premières Nations en termes de conditions de vie.
Pour avoir été témoin des merveilleux et nombreux résultats positifs autour de moi et dans notre entreprise familiale depuis des années, je suis profondément convaincue que pour arriver à la réconciliation entre nos peuples, nous devons passer de la parole à l’action en créant plus de projets communs et de partenariats d’affaires, ainsi nous pourrons parler d’une vraie réconciliation et d’être fiers d’avoir contribué à un avenir meilleur pour les générations futures.