En avril dernier, nous avons publié le rapport Canadian Mine présentant une revue des activités minières canadiennes de l’année précédente.
À première vue, les résultats 2018 de l’activité des mines au Canada ne sont guère plus reluisants que ceux de l’année précédente. Par contre, les mégatransactions qui ont caractérisé la même période laissent entrevoir des jours meilleurs pour 2019 et les années à venir.
Voici quelques données illustrant ces deux réalités qui ponctuent la filière minière canadienne.
Des résultats mitigés en 2018
L’année 2018 s’est terminée par une baisse de la capitalisation boursière des 25 plus importantes sociétés minières canadiennes, de l’ordre de 12,7 %. Notons qu’elle avait diminué de 10,8 % en 2017. Les valeurs boursières de toutes les sociétés minières inscrites à la Bourse de Toronto (TSX) ont également chuté de 20 %.
Le nombre total de sociétés minières inscrites à la TSX a continué de diminuer, passant de 224 en 2017 à 218 en 2018. Au total, les sociétés minières ont réuni près de 3,4 milliards de dollars de capitaux propres, soit 36 % de moins qu’un an plus tôt, tandis que le nombre de financements a aussi diminué de 19 %, pour s’établir à 158.
Les prix des métaux de base et des métaux précieux ont baissé également. Le zinc a chuté de 25 %, le cuivre de 17 % et le nickel de 6 %. Même les prix du cobalt et du lithium, qui avaient enregistré de fortes hausses au cours des cinq dernières années, ont subi des baisses importantes en 2018.
Le potentiel aurifère
Précisons que plusieurs sociétés canadiennes ont été épargnées des effets de ces baisses de prix grâce à leur forte exposition à l’or, qui est demeuré relativement stable. Le prix des lingots d’or a terminé l’année 2018 en baisse de 2 % seulement.
Parlant d’or, le précieux métal demeure le grand produit de base de l’activité minière au Canada. 21 des 25 premières minières canadiennes étaient impliquées dans le marché de l’or en 2018 – deux sociétés de plus que l’année précédente.
Quant aux prix de plusieurs métaux de base, dont le cuivre, le zinc et le nickel, ils enregistrent des gains importants depuis le début de 2019, ce qui est encourageant.
Des mégatransactions qui agissent comme locomotives
Les mégatransactions ont décidément marqué le paysage minier de 2018 ainsi que le début de 2019 et elles pourraient contribuer à une embellie au cours des prochaines années.
En plus de la fusion entre Goldcorp et Newmont Mining, Lundin Mining a, de son côté, annoncé une transaction d’un milliard de dollars visant l'acquisition d'une mine de cuivre et d’or au Brésil auprès de Yamana Gold.
Les assises de certaines minières canadiennes sont aujourd’hui impressionnantes, notamment dans la production de potasse et d’or. La présence de tels géants conditionne un marché et améliore la confiance des investisseurs pour d’autres types d’exploitation.
Par exemple, la nouvelle société Nutrien, issue de la fusion d’Agrium et de Potash, en Saskatchewan, a nettement devancé le peloton de tête des minières canadiennes à sa première année d’exploitation. À la fin de 2018, elle affichait une capitalisation boursière d'environ 40 milliards de dollars, soit près du double de la valeur de Barrick, qui occupait la deuxième place au classement.
Comme des plaques tectoniques en déplacement, ces mégatransactions risquent de créer un effet domino dans les mois qui viennent en engendrant plusieurs effets positifs.
Ainsi, des opérations d’envergure comme le regroupement Barrick-Randgold donneront probablement lieu à une autre série de transactions lorsque les entités nouvellement fusionnées vendront leurs actifs non essentiels.
Qui plus est, dans le cadre de la présentation des plus récents résultats trimestriels de Barrick, son président-directeur général, Mark Marlow abondait en ce sens en mentionnant que l’entreprise se départirait des actifs non désirés, et ce, une fois que ces derniers auront été suffisamment optimisés afin de créer une valeur adéquate pour les actionnaires.
Les sociétés minières de taille moyenne chercheront alors à acheter certains de ces actifs. Elles pourraient fusionner ou former des coentreprises dans le but de devenir plus concurrentielles et plus attrayantes pour les grands investisseurs.
L’intensification des transactions devrait stimuler l’intérêt des investisseurs pour le secteur, étant donné que la consolidation conduit normalement à une allocation plus efficace des capitaux et à une concurrence réduite pour un nombre limité de bons actifs.
Sur ce, au mois prochain !