Blogue.
Plusieurs mauvaises nouvelles économiques frappent le Canada depuis quelques temps. On discute beaucoup d'immobilier, alors que celui-ci ralentit.
Cet article (cliquer ici pour le voir) fait état d'une réalité incontournable : un important effet psychologique accompagne l'appréciation et l'effondrement du prix des habitations. Lorsque les prix montent, les gens affichent plus d'optimisme, et sont portés à dépenser davantage. Il s'agit de l'effet d'enrichissement. Le simple de fait de se sentir plus riche favorise l'accroissement des dépenses. Pour plusieurs propriétaires, cet effet se matérialise concrètement par l'augmentation des emprunts, notamment par l'utilisation de marges hypothécaires.
Par conséquent, un revirement produira l'effet inverse. C'est pourquoi on peut difficilement envisager un atterissage en douceur, que beaucoup d'experts et de gens espèrent. Nous n'écartons pas les probabilités d'un tel scénario, et surtout, nous n'entrevoyons pas un carnage financier comme celui auquel nous avons assisté aux États-Unis en 2008 et 2009. Toutefois, nous devons demeurer réalistes : on peut difficilement entrevoir une fin heureuse aux abus des dernières années.
Ici au Québec, malgré le vent qui tourne, nous voyons encore un peu partout des condos se construire. Or, deux facteurs importants constituent une menace à ce sujet. Tout d'abord, la continuité de la construction fait mentir temporairement les statistiques. Alors que nous estimons que la situation devient plus critique, le fait de toujours bâtir des habitations supplémentaires engendre du travail et de l'activité économique. Le taux de chômage est donc temporairement maintenu à un plus bas niveau qu'il ne le serait autrement.
Le deuxième facteur réfère aux bâtisses nouvellement construites. Celles-ci ne disparaîtront pas une fois la crise enclenchée. Elles contribueront aux surplus d'inventaires, ce qui favorisa une baisse des prix en général.
Que pouvons-nous faire en tant que citoyen ou investisseur dans un tel cas? Pour les personnes qui supportent de lourdes dettes, la réponse s'avère évidente : réduire ses passifs au plus vite. Pour les investisseurs, il s'agit de porter une attention particulière à leurs investissements. On doit éviter les situations qui accroissent le risque financier.
Par exemple, si vous détenez des biens immobiliers (triplex et logements multiples) et que vous avez un portefeuille en bourse, assurez-vous de ne pas encourir de risques additionnels. Les banques canadiennes seront certainement affectées par l'économie canadienne. Leur évaluation ne semble pas tenir compte d'un scénario noir. Si la valeur de vos immeubles chute en tandem avec votre portefeuille, vous serez doublement affectés et ne pourrez point profiter des aubaines qui pourraient être créées au Canada, en immobilier tout comme à la bourse.
Si vous travaillez pour une firme qui dépend fortement de notre économie, prenez garde de ne pas posséder un important nombre d'actions ou d'options de la même firme. Songez aux employés d'Enron, dont certains avaient non seulement perdu leur emploi, mais également une grande partie de leurs économies alors qu'ils tablaient sur la bonne performance des actions d'Enron pour leur retraite!
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com