Par Roger Plamondon, président sortant de Broccolini.
COURRIER DES LECTEURS. Le 13 juin dernier, je livrais ma dernière allocution à titre de président du groupe immobilier Broccolini lors des consultations de l’Office de consultation publique de Montréal concernant notre plus récent projet, le Triangle Saint-Patrick, au confluent des quartiers Pointe-Saint-Charles, Griffintown et Bridge-Bonaventure.
Je suis convaincu que cette localisation des plus stratégiques mérite un projet ambitieux qui, évidemment, respectera le patrimoine architectural de Montréal. Il a d’ailleurs toujours été dans l’ADN de Broccolini, depuis sa fondation il y a plus de 70 ans, de présenter des projets qui respectent l’héritage économique, culturel et social des quartiers avec lesquels il collabore.
Dans le cadre de mes fonctions de président — que je viens tout juste de quitter —, j’ai siégé à plusieurs comités consultatifs, notamment Chantier Montréal abordable. Ceux-ci avaient notamment comme mandat de réfléchir sur l’avenir du secteur immobilier à Montréal et d’avancer des pistes de solution en réponse aux enjeux actuels, à savoir l’accessibilité, l’abordabilité et la cohabitation — ou l’intégration — des projets, que nous appelons la mixité. Pour moi, il existe trois principes fondateurs à une intégration urbaine réussie qui maximise les retombées dans sa communauté d’accueil.
La collaboration et la communication sont les fondements de la réussite
Puisque les intérêts des différentes parties impliquées sont divergents, une attention particulière doit être portée à l’atteinte d’un consensus entre les acteurs. Cette entente aura inévitablement comme résultat de promouvoir une meilleure mixité, ayant reçu l’aval des personnes qui l’utiliseront ou qui habitent déjà le quartier. En diversifiant les usages, la présence des résidents sur le site se voit renforcée et l’acceptabilité sociale a de plus forte chance d’être atteinte.
Il faut s’assurer d’exploiter le plein potentiel des terrains montréalais
Cela passe par le développement de pratiques innovantes en matière d’encadrement réglementaire. Parfois, le processus de consultation publique et de planification urbaine dure plusieurs années. Je pense notamment au projet Bridge-Bonaventure. Dans ce cas précis, il est effectivement temps de passer à l’étape suivante, soit offrir des solutions concrètes qui répondent aux attentes du milieu. J’ai confiance qu’on est capable de faire mieux si on enlève nos œillères pour nous permettre de voir plus loin que la réglementation en vigueur.
Construisons davantage de projets distinctifs qui viendront changer la carte postale de Montréal
Pensons à des projets comme la Vancouver House ou le projet Curv présentement en construction à Vancouver qui, ensemble, deviendront de véritables immeubles iconiques du paysage de cette ville. Il ne faut pas voir un terrain comme une page blanche, mais comme une ressource. Comment allons-nous utiliser intelligemment cette ressource?
D’abord, en tenant compte des grands enjeux : changements climatiques, pénurie de logements, dynamisme du centre-ville, etc. Ensuite, en ayant une vision : la «ville 15 minutes» par exemple, qui nécessite une offre commerciale de proximité et l’accès aux principaux axes de mobilité. Il faut s’habituer à considérer la construction du REM et de ses futures stations dans la planification des quartiers. Cet avantage en termes de mobilité est également une occasion de repenser la manière de penser le développement immobilier d’un secteur. Et enfin, en maximisant ce qu’on peut réaliser sur ce terrain pour répondre aux enjeux et atteindre notre vision.
En retirant nos œillères, tout devient possible. Faisons comme plusieurs grandes villes à travers le monde et mettons de l’avant des projets phares qui incarneront la signature de Montréal à l’international. Osons l’ambition!