BLOGUE INVITÉ. Plusieurs facteurs font des Émirats arabes unis un marché à forte croissance. Parmi ceux-ci figurent son environnement propice aux affaires, son emplacement stratégique qui lui confère un rôle de plaque tournante du commerce international, ses infrastructures de calibre mondial et ses politiques favorables au commerce et à l’investissement.
Ayant fait preuve de résilience pendant la pandémie de Covid-19, le pays est bien placé pour renouer avec les niveaux de croissance prépandémiques dans tous les secteurs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives aux investisseurs mondiaux.
Occupant une position stratégique entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, les Émirats se classent au premier rang des pays les plus propices aux investissements directs à l’étranger au Moyen-Orient et en Afrique.
La région de Ras Al Khaimah — surnommé «RAK» par certains — est le plus septentrional des sept émirats et se situe à 45 minutes de route de Dubaï. Elle a une croissance économique des plus rapides, et est l’un des principaux sites d’investissements étrangers de la région.
Sa zone économique, appelée RAKEZ, est un important pôle commercial et industriel qui abrite plus de 15 000 entreprises dans plus de 50 secteurs répartis dans trois zones industrielles, deux zones commerciales et une zone universitaire.
«Ras Al Khaimah offre aux investisseurs des perspectives dynamiques d’investissement dans les domaines du transport et de la logistique, de l’hôtellerie et du tourisme, de la consommation, de l’alimentation et des boissons, de la fabrication de pointe, de l’aviation, de l’automobile, de la mobilité, de l’éducation, de la santé et de la technologie 5G entre autres. Nous accueillons des entreprises du monde entier pour qu’elles s’installent et opèrent à partir de nos parcs d’activités commerciales et industrielles ou même de notre centre de cotravail», raconte Ramy Jallad, PDG du groupe RAKEZ.
Ce dernier est titulaire d’un diplôme en génie mécanique de l’université West Michigan. Avec plus de 25 ans d’expérience dans le développement de zones commerciales et industrielles, de parcs d’activités commerciales, d’aéroports et de développements immobiliers, il joue un rôle important pour attirer les investisseurs étrangers du monde entier.
«Nous avons créé un écosystème qui permet aux entreprises de se lancer en affaires et de bénéficier de la meilleure logistique disponible, autant en matière de commerce électronique, ou d’expédition et de transport. Elles peuvent ainsi fabriquer leurs produits et les distribuer dans le monde entier de la manière la plus rapide, la plus efficace et la plus rentable possible», précise-t-il.
L’autorité gouvernementale aide les entreprises à se conformer aux normes et réglementations des Émirats en leur fournissant des permis, des installations personnalisées et des services de soutien visant à faciliter la délivrance de visas, par exemple.
«La région a élargi avec succès son portefeuille d’investissements directs étrangers (IDE), notamment dans les domaines de la haute technologie, de l’intelligence artificielle et de la fabrication de produits de consommation», ajoute le PDG de RAKEZ.
Les IDE aux Émirats ont connu une croissance de 116% au cours de la dernière décennie, passant de 9,6 milliards de dollars en 2012 à 20,7 milliards de dollars en 2021, rapporte le ministère de l’Économie.
Le pays a également annoncé récemment un investissement de 820 millions de dollars dans des initiatives spatiales pour aider à diversifier son économie dépendante du pétrole et encourager les partenariats entre les entreprises internationales et locales.
À RAK, plus précisément, la société de recyclage de batteries à acide Royal Gulf Industries a annoncé un investissement de 17 millions de dollars pour construire le premier centre de recyclage de batteries automobiles respectueux de l’environnement des Émirats.
Opération séduction au Canada
Ramy Jallad a récemment dirigé une mission d’investissement au Canada pour dépeindre la région en tant que destination privilégiée pour les investissements et inciter davantage d’entreprises et de partenaires nord-américains à contribuer à la réalisation de la stratégie industrielle RAK 2030.
Ces initiatives ciblées comme celle menée en sol canadien permettent d’attirer des capitaux et des investissements tout en garantissant un environnement commercial compétitif, l’objectif du gouvernement de Ras Al Khaimah.
«Nous constatons un potentiel inexploité pour les entreprises canadiennes sur le marché du Conseil de coopération du Golfe (CCG)», assure Ramy Jallad.
RAK est selon lui un point d’ancrage intéressant pour les entreprises canadiennes qui souhaitent accéder aux marchés de l’Europe, du Moyen-Orient, de l’Afrique et du CCG. Le taux d’imposition des sociétés et des particuliers est nul, 100% du capital et des profits peuvent être appropriés, et les coûts d’exploitation des entreprises y sont jusqu’à 50% inférieurs à la moyenne régionale, rappelle le PDG.
Il est d’avis que la pandémie de Covid-19 a probablement joué un rôle dans la transformation de la région en un pôle d’attraction pour le commerce mondial.
«Les gens ont appris à leurs dépens que lorsqu’ils mettaient tous leurs œufs dans le même panier, cela pouvait vraiment leur nuire, remarque-t-il. Parce que vous aviez des problèmes de logistique, vous aviez des problèmes d’arrêt de production. Les Émirats ont très bien géré la pandémie. Les [taux d’infection] étaient toujours très bas. Tous ont été vaccinés. Les affaires ont continué à prospérer, alors tout le monde a voulu être aux Émirats pour surfer sur la vague.»
En plus, la région n’est pas affectée par la pénurie mondiale de talent, selon le PDG, car elle parvient à en attirer et à les retenir.
«Aux Émirats arabes unis, les talents ont toujours été facilement disponibles. Nous accueillons des gens de tous les milieux et de toutes les cultures qui veulent travailler ici. Il n’y a pas de pénurie : les entreprises peuvent faire venir des talents de leur pays d’origine ou bénéficier des talents locaux», conclut-il.
Karl Moore et Stéphanie Ricci. Karl est professeur associé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. Stéphanie est diplômée en journalisme et en sociologie de l’Université Concordia.