BLOGUE INVITÉ. Lors de l’achat d’une propriété, on souhaite généralement y vivre au minimum quelques années. L’investissement devient plus intéressant à long terme, car cela permet d’amortir les frais de démarrage et de vente (droit de mutation, frais de notaire, déménagement, rénovations mineures, frais de courtage, assurance hypothécaire, etc.) sur plusieurs années. Toutefois, l’avenir est difficilement prévisible et parfois les plans changent.
Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et compilés par JLR, 11% des copropriétés acquises entre 2015 et 2016 ont été revendues avant le 1er janvier 2019.
Parmi ces transactions, le gain médian à la revente a été de 5,2% et 26% ont été revendues à un prix égal ou inférieur au prix d’achat. Il s’agit d’une amélioration par rapport à la même analyse effectuée 3 ans plutôt.
Dans mon article de blogue datant de 2016, j’indiquais que le gain médian des copropriétés revendues après un court délai de possession était de 3,9% et que 30% des copropriétés étaient revendues à un montant égal ou inférieur au prix d’achat.
La reprise récente du marché immobilier a contribué à l’amélioration du gain médian, toutefois les statistiques présentées ici sont encore influencées par des années où le marché immobilier était moins vigoureux. Parmi les gens ayant revendu en 2019 et étant propriétaires depuis peu, les gains sont probablement plus élevés.
Selon la localisation de la copropriété et les améliorations effectuées, le rendement peut varier grandement d’une unité à l’autre.
Répartition des ventes selon le gain ou la perte obtenu sur la revente
Les variations de prix présentées ici n’incluent pas les différents frais engrangés par l’acquisition et l’entretien d’un condo. Une fois ces coûts comptabilisés, un supposé gain peut vite devenir une perte.
Dans les cas où la mise de fonds est faible, il est même possible, étant donné les autres frais à payer, que la transaction ne permette pas au vendeur de rembourser l’entièreté de son prêt hypothécaire.
Revendre un condo acheté neuf
Parmi les copropriétés étudiées, certaines étaient neuves au moment de l’acquisition en 2015 ou 2016. Le gain sur ce type de propriétés était 0,2% plus élevé que celui sur les autres reventes. Toutefois, la variabilité du rendement est plus grande dans le secteur du neuf. Ainsi, malgré un gain médian plus important, la proportion de reventes à perte est 5 points de pourcentage plus élevé pour les propriétés acquises neuves.
Lors d’un achat sur plan, l’impact de certains facteurs sur la valeur de la copropriété est difficile à mesurer. Par exemple, le bruit ambiant, la taille réelle de la propriété et la qualité de construction ne sont généralement constatés par l’acheteur qu’à la fin du projet et peuvent influer sur le prix lors de la revente de l’unité.
La localisation
Le marché de l’île de Montréal ayant été très actif au cours des deux dernières années, les prix ont grimpé rapidement dans l’agglomération. Par conséquent, le gain médian pour les copropriétés acquises en 2015 ou 2016 et revendues avant la fin de 2018 a atteint 9,3%.
D’un autre côté, le marché immobilier de la région métropolitaine de Québec tourne au ralenti depuis quelques années. Dans ce secteur, le rendement médian s’est chiffré à + 1,8 %. Au total, 44% des acheteurs ayant revendu après un court délai de possession ont dû se résoudre à vendre pour une somme égale ou inférieure au prix d’achat, alors que le quart des vendeurs ont réalisé un gain de 5% ou moins.
Bref, lors d’une revente après un court délai de possession, un propriétaire s’expose à la composante cyclique du marché immobilier. Un profit intéressant peut être obtenu, mais les pertes peuvent également être élevées. De manière générale, considérant tous les coûts reliés à l’achat et la variabilité des prix en immobilier, il vaut mieux avoir une vision long terme lors d’une acquisition afin de minimiser les risques de pertes.
Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter l’étude complète de JLR.
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