BLOGUE INVITÉ. Les neuf premiers mois de l’année 2019 indiquent un marché immobilier très vigoureux à Montréal. La région a fait les manchettes à plusieurs reprises pour parler de la pénurie de propriétés. Tant les gens qui veulent acheter que ceux qui louent ont de la difficulté à trouver une habitation. Ainsi, la forte demande pousse les prix à la hausse.
Lors des trois premiers trimestres de 2019, les ventes d’unifamiliales ont crû de 3% par rapport à l’année dernière et de 21% relativement à 2014 selon les ventes colligées par JLR, à partir du Registre foncier du Québec. La montée du nombre de transactions provient des banlieues, puisque sur l’île, le nombre de transactions a plutôt reculé de -4%. Cette baisse ne provient pas d’une contraction de la demande, mais plutôt d’une situation de pénurie, car le nombre de propriétés en vente a reculé au cours des dernières années.
Cette situation a un impact direct sur les prix des unifamiliales qui ont grimpé de 5% dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal et de 6% sur l’île de Montréal.
Par rapport à 2014, les hausses du prix médian sont particulièrement marquées dans l’ouest de l’île de Montréal et dans le secteur représentant le centre et le sud de l’île avec des croissances respectives de 30% et 37%. La venue du REM, l’immigration et les investisseurs ont favorisé ces secteurs. Dans l’ensemble de la RMR, le prix médian entre janvier et septembre 2019 surpasse de 18% celui enregistré au cours de la même période en 2014.
Les prix augmentent plus rapidement dans le marché de l’unifamiliale que dans celui de la copropriété, étant donné que le nombre de terrains limité favorise la construction de condos.
Toutefois, le manque de copropriétés disponibles pourrait bientôt se faire sentir. Selon les chiffres des neuf premiers mois de l’année de la SCHL, le nombre de mises en chantier de copropriétés devrait diminuer pour une deuxième année consécutive si la tendance se poursuit.
Ainsi, avec une offre de propriétés neuves décroissante et une forte demande, le nombre de propriétés achevées et invendues se contracte lui aussi. Ainsi, la part de la demande pouvant être absorbée par l’ajout de nouvelles unités s’amenuise.
Au final, la pression sur ce marché est moins importante que sur celui de l’unifamiliale, la croissance de la demande se fait tout de même sentir de telle sorte que, par rapport à l’année dernière, le nombre de ventes a crû de 9% et le prix médian de 4% dans la RMR de Montréal. L’augmentation des prix surpasse largement l’inflation ce qui témoigne de l’engouement pour ce marché.
Les marchés de l’ouest de l’île de Montréal et le secteur représentant le centre et le sud de l’île sont particulièrement affectés par la forte demande. Les hausses du prix médian atteignant respectivement +10% et +7% par rapport à 2018.
Malgré des gains importants dans certains secteurs, les prix augmentent plus modestement dans d’autres. Sur la Rive-Sud et la Rive-Nord, les hausses atteignent seulement 2% et 1% respectivement. Il faut dire que ces régions sont touchées moins fortement par le manque de terrain disponible à la construction.
Dans le contexte actuel de l’emploi, des taux d’intérêt et de la démographie, la demande devrait continuer d’être forte en 2020 pour la région de Montréal. Par conséquent, les prix devraient continuer de grimper.
D’ailleurs, certains ménages pourraient devoir retarder leur achat étant donné la croissance des prix, ce qui mettra de la pression sur le marché locatif où les taux d’inoccupation sont déjà très bas.
Pour en savoir davantage, vous pouvez lire l’étude complète : Portrait de l'immobilier dans la RMR de Montréal
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