Vous avez possiblement entendu parler d’un ami qui a eu beaucoup de difficulté à revendre son condo et qui a finalement dû s’en départir pour un montant inférieur à celui qu'il a payé. En fait, de nombreux propriétaires se sont retrouvés dans cette position au cours des dernières années étant donné les hausses de prix modestes observées dans l’ensemble du Québec.
Afin d’obtenir un portrait précis de cette situation, JLR, dans son étude, a analysé les copropriétés revendues qui avaient été acquises en 2012 ou 2013 selon les actes de vente publiés au Registre foncier.
Parmi les 67 578 copropriétés achetées durant cette période, 7 195 (11%) ont été revendues au moins 120 jours après l’acquisition et avant 2016. Le gain médian était de 3,9% pour un temps de possession moyen de 749 jours, soit environ l’inflation sur 2 ans. C’est donc dire que l’augmentation de prix réel (une fois l’inflation considérée) était nulle.
Même si l’on note un gain en terme nominal pour une majorité de vendeurs, 30% des copropriétaires ont dû se résoudre à céder leur habitation pour un montant égal ou inférieur au prix d’achat. Cela n’inclut pas le calcul des droits de mutation, des frais de notaires, de courtage et autres frais de démarrage qui sont susceptibles de gruger rapidement une modeste hausse de prix.
Dans 5% des cas de reventes à un montant égal ou moindre au prix d’achat, le vendeur était l’institution financière qui avait saisi la propriété. Pour les diminutions de prix supérieures à 15%, la revente était effectuée par le créancier dans 33% des cas. Ce résultat est peu étonnant puisque les prix sont généralement plus bas lorsque le revendeur est un prêteur impayé. Différents facteurs expliquent ce phénomène, tels que l’absence de garantie légale et le fait que l’institution financière souhaite habituellement se départir rapidement de la propriété afin de minimiser les coûts d’entretien.
Dans le même ordre d’idée, lorsque la vente initiale était exécutée par un créancier, la probabilité qu’un gain soit généré lors de la seconde transaction était beaucoup plus élevée. En effet, parmi les reventes où le profit était de plus de 15%, la propriété avait d’abord été acquise des mains d’un créancier dans 6% des cas.
Ville de Québec
Avec la surconstruction des dernières années, le marché de la copropriété est devenu difficile dans la région de Québec. Ainsi, 37% des reventes ont été effectuées à un montant égal ou inférieur au prix d’achat. Une proportion 7% plus élevée que dans l’ensemble de la province, ce qui est conséquent avec le ralentissement que subit le marché de la ville de Québec. Néanmoins, les résultats ne sont pas désastreux puisqu’on note tout de même un gain médian de 2,7% lors de la revente.
Que conclure?
Bien que l’immobilier soit en phase d’atterrissage depuis quelques années, la majorité des copropriétaires qui ont dû revendre après un court temps de possession ont pu engranger un petit gain en capital. Cependant, la revente à perte n’est pas une légende urbaine et est somme toute assez fréquente. Avec des hausses de prix qui s’annoncent encore modestes au cours des prochaines années, le gain médian pour une revente à court terme devrait rester faible. Par conséquent, d’autres copropriétaires pourraient être contraints de vendre à perte en 2016 et 2017.
Si vous désirez vous informer sur les reventes de copropriétés acquises neuves par rapport aux anciennes, consultez l’étude La revente de copropriétés de JLR.
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