Ces derniers temps, les campagnes de sensibilisation pullulent pour qu’on arrête de stigmatiser les personnes vivant avec une maladie mentale. Résultat ? Peu à peu, nous changeons nos mentalités, nous faisons preuve de plus de tolérance à l’égard de ces limitations invisibles à l’oeil nu, mais ô combien réelles. Quant aux malades eux-mêmes, ils prennent de plus en plus conscience de leurs difficultés, et sont davantage enclins à aller chercher l’aide dont ils ont besoin.
Le hic ? C’est que je vois de plus en plus de gens qui s’approprient leur diagnostic médical, ou l’étiquette qu’on leur a accolée, pour en faire leur identité. Ce qui, malheureusement, les amène parfois à amoindrir la perception qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur potentiel professionnel. Et inversement, j’entends souvent des conversations où des gens ne perçoivent plus les autres qu’à travers le prisme de la maladie mentale, et qui, inconsciemment, privent ceux-ci de certaines opportunités professionnelles.
Eh oui, la nature humaine est ainsi faite... Nous apposons des étiquettes sur nous-mêmes et sur les autres, car cela nous rassure. Et ce faisant, nous ne percevons plus la nuance entre «accepter de vivre avec la maladie» et «limiter la perception de soi ou d’autrui quant à notre/son potentiel». Ce qui est dommageable.
Un psychologue m’a dit, un beau jour que je lui parlais de mes propres limites psychologiques : «Tu ne guériras probablement pas de tes blessures. Toutefois, tu vas apprendre à vivre avec elles et à développer des outils qui te permettront de ne pas vivre cloisonnée par des limites. Tu vas saisir que tes blessures font partie intégrante de ta personne. Que tu es, en vérité, beaucoup plus que tes blessures et tes supposées limites…»
Dans le même ordre d’idée, plusieurs chercheurs et penseurs sur l’intelligence émotionnelle ont montré que nous ne sommes pas nos pensées, et encore moins nos émotions.
Un diagnostic de maladie mentale n’est pas une malédiction. Au contraire, c’est le signe qu’une personne qui connait des difficultés a eu le courage d’aller chercher de l’aide, d’effectuer une démarche d’introspection et de recherche de solution. Et cela mérite toute notre admiration.
On le voit bien, il est crucial de s’attarder aux problématiques liées à la santé mentale. Car il s’agit d’un enjeu d’inclusion et de discrimination. Le simple fait de ne voir chez une personne que la «maladie» ou le «diagnostic» limite son potentiel professionnel. Il convient plutôt d’encourager cette personne-là à saisir de nouvelles opportunités, à rebondir plus haut que jamais, en arrêtent de croire que de nouvelles limites s’imposent à elle. Et ce, que cette personne soit un enfant, un adolescent, un adulte ou un retraité.
En guise d’information, voici quelques ressources pratiques pour, au besoin, aller chercher du soutien:
Association canadienne pour la santé mentale
L’Ordre des psychologues du Québec
Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Le CLSC de votre quartier.