Une procession en marge du sommet new-yorkais sur la blockchain a tenté de sensibiliser le public aux «dangers» de la plus célèbre des cryptomonnaies.
«Voilà le bitcoin, sauvez nos jobs! Nous les banquiers, nous nous faisons voler»
«Pourquoi cette bulle n’a pas encore explosé»
«19% de frais pour envoyer de l’argent au Mexique est un juste prix»
«Bitcoin a ruiné nos modèles d’affaires»
Vous l’aurez deviné, cette manifestation en marge de la grand-messe new-yorkaise des technologies blockchain, le Consensus 2018, relève à la fois du spectacle et du marketing.
«Une blague aujourd’hui qui sera réalité dans un très proche avenir», estime Marco Streng, PDG de Genesis Mining, un prestataire de services de minage de cryptomonnaies revendiquant «plus d’un million de clients» (telle que l’entreprise vancouvéroise HIVE Blockchain ).
Genesis mène chaque année une campagne de sensibilisation du grand public à «la puissance» de la chaîne de blocs en général et au Bitcoin en particulier.
Celle-ci a débuté avec une centaine d'acteurs engagés pour protester dans les rues de New York.
La société de «location» de minage perçoit cette manifestation humoristique de façon quasi prophétique: elle annoncerait le sort réservé aux industries qui «ne comprennent pas que les temps ont changé», aux institutions qui «n'ont pas été contestées depuis des décennies» et verront «bientôt leur monopole s’éroder».
Le patron de Genesis Mining considère d’ailleurs que les consommateurs ont été abusés en raison du manque de concurrence. «Le plus grand concurrent que les grandes banques aient jamais connu est arrivé et ce n'est ni une entreprise ni une organisation, c'est une technologie décentralisée», sermonne Marco Streng.
Des partisans de Bitcoin se retrouveront facilement dans les perspectives ici brossées, notamment la perte d’influence des Western Union de ce monde avec les frais de transfert d’argent «exorbitants» (remittance).
«Le lucratif découvert, qui enrichit de 15 milliards de dollars les banques, va bientôt disparaître», espère le PDG du mineur de cryptomonnaies, pressentant la même disparition pour les intermédiaires financiers qui ont construit leurs modèles d'affaires «en étant simplement au milieu» des transactions.
Paraphrasant le dirigeant de la plus grande banque américaine, qui a un jour déclaré que la Silicon Valley voulait manger son (gagne-)pain, le patron de Genesis affirme «Eh bien Jamie (Dimon) et autres qui risquent d'être perturbés, Bitcoin veut bien plus que votre lunch si vous ne parvenez pas à vous adapter au nouveau monde dans lequel nous vivons».
L’entreprise souhaite reproduire ce genre d’événements d'ici la fin de l'année. Et si vous avez une idée ludique vous pouvez même la suggérer par courriel.