Dans un contexte où les budgets de formation diminuent, la nécessité d'offrir aux employés des apprentissages pertinents à l'impact mesurable est au cœur des préoccupations des départements de ressources humaines. Rencontrés en entrevue, Odette Mercier (Directrice principale, Apprentissage et développement) et Jean-Simon Leclerc (Conseiller sénior, Performance des solutions de développement) de la BNC croient que de cette nécessité budgétaire peuvent naître des stratégies de formation plus actuelles.
Quoi mesurer et comment le faire pour des résultats probants
Jusqu'à tout récemment, le facteur le plus mesuré suite aux activités de formation en entreprise était la satisfaction des employés. Cependant, selon Jean-Simon Leclerc, «les recherches montrent que la satisfaction prédit peu le transfert de connaissances, leur applicabilité et leur impact sur la performance des employés». Ils se sont donc tournés vers des critères d'évaluation plus prédictifs de l'impact sur la performance : la motivation de l'employé, l'utilité de la formation, la confiance envers la formation et la qualité du soutien de la part du formateur. Ces mesures, croisées avec des données financières objectives, leur permettent ensuite de prendre des décisions éclairées sur les avenues à suivre et celles à abandonner.
Voir plus loin que le rapport : comment faire vivre la mesure
La préoccupation de mesure est présente dans les départements de RH, mais Odette Mercier voulait aller plus loin. «Quand on demande à des décideurs ce qu'ils vont faire avec la mesure une fois la formation complétée, il leur arrive de répondre 'On va la regarder'. Et on se rend compte qu'en fait, la mesure est souvent perçue comme détachée des objectifs de la formation. Or, c'est tout le contraire!» Donc en s'assurant que les critères mesurés correspondent aux interrogations profondes des décideurs et des concepteurs de formation, ils commencent par établir les indicateurs clés de performance en amont de la formation. Jean-Simon ajoute «On leur présente ensuite quelques séries de résultats fictifs pour qu'ils fassent l'exercice: quelle décision doit être prise face à tel ou tel résultat obtenu?» Ces scénarios de type «si x arrive, alors je planifie faire y» permettent à Odette et Jean-Simon d'établir une mesure qui prend réellement vie dans les décisions, plutôt que d'être écartée ou de finir en savoir théorique. Dans la conférence qu'ils donneront le 7 décembre 2016 lors de l'événement Stratégies de formation présenté par les Événements Les Affaires, ils dévoileront en primeur les résultats de leurs mesures.
Une formation actuelle dans un cadre collaboratif
Qui dit optimiser les budgets dit également revoir les modes de formation. Et Odette Mercier le dit d'emblée : «Les apprenants ont beaucoup changé! Chez eux, ils utilisent des tutoriels sur YouTube et d'autres outils gratuits pour apprendre. Ils deviennent autonomes et surtout responsables de leur formation, pour leur poste chez nous et pour l'avancement de leur carrière. La mesure des formations en nombre d'heures de présentation magistrale est donc chose du passé.» Ce vent frais a un pouvoir attractif qui fait rayonner leur marque employeur, en prime!
Selon Odette Mercier et Jean-Simon Leclerc, les deux aspects les plus importants de leur programme sont 1- mesurer autre chose que la satisfaction et les heures de formation, et 2- savoir utiliser les données pour prendre des décisions. Une chose est sûre, c'est ainsi qu'ils ont transformé une nécessité budgétaire en occasion d'offrir une formation actuelle et efficace, chiffres à l'appui.
Pour plus de détails, assistez à la conférence Gestion de la formation qui aura lieu le 6 décembre 2017.